La nouvelle donne des religions en France

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Si très peu de Français pratiquent régulièrement, la religion semble de plus en plus un moyen de définir son identité.

- Religion et Etat Laïc.

Comment pratiquer sa foi dans un Etat laïc ? Le récent débat sur le voile et le port des signes religieux à l’école a fait ressurgir la question.

Il est assez simple de pratiquer en France.
"Mais il est par exemple plus compliqué d’être musulman ou juif dans une école laïque.
Les signes d’appartenance au judaïsme et à l’islam prennent tout leur sens dans la sphère publique.
Tout le problème est là. Il faut être religieux chez soi et areligieux dehors.

- La religion à la Une.

Une chose est sûre, aujourd’hui, la religion fait de plus en plus parler d’elle.

Il est indéniable qu’il y a une agitation médiatique autour des questions religieuses, il n’y a peut être pas plus de gens qui pratiquent ou qui se disent appartenir à une religion, mais il y a un regain d’intérêt évident pour les questions religieuses.

Les chiffres des appartenances religieuses : Source CSA

Appartenance religieuse et Pourcentage dans la population :
Catholiques 62%
Musulmans 6%
Protestants 2%
Juifs 1%
Sans religion

Le catholicisme est logiquement le plus représenté en France, loin devant les autres religions. Cependant 26% des personnes interrogées disent n’appartenir à aucune religion. Quels que soient les chiffres, lorsque l’on étudie les religions, il faut surtout réfléchir en terme de parcours identitaires et individuels. Pas forcément en terme de pratiques.

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- Le catholicisme

Première religion de France, le catholicisme est la croyance de 62 % de français.

Pour les chrétiens, Jésus est le messie annoncé dans l’ancien Testament par les prophètes. Né à Bethléem, il vit à Nazareth, en Galilée, avec ses parents, Marie et Joseph. Baptisé vers l’âge de 30 ans par Jean, Jésus commence à prêcher la bonne nouvelle : la venue proche du Royaume de Dieu. Il parcourt la Palestine et ses récits imagés sont destinés à convaincre ses auditeurs et à transmettre son message. Devant ses disciples, il accomplit des miracles. Pour l’aider dans sa mission, Jésus choisit douze apôtres. Pierre est le principal d’entre eux.

Le message de l’Église est "Dieu s’est fait homme pour sauver l’humanité". Les catholiques croient en Jésus Christ, ils voient en lui le fils de Dieu, mort et ressuscité pour le salut de hommes. La volonté du Christ est que son Église soit "une, sainte, catholique et apostolique" ; elle veille au maintien de l’unité de la foi.

- L’islam

Les musulmans représentent 6 % de la population française. L’islam est la deuxième religion du pays.

Le mot islam signifie "soumission à Dieu". Religion monothéiste, l’Islam fut révélée en Arabie au VIIe siècle après J-C par le prophète Muhammad (Mahomet). Après s’être retiré dans le désert pour méditer, Mahomet reçoit la première révélation. L’archange Gabriel lui délivre un message de Dieu. Les révélations que Mahomet retransmet à son entourage (entre 610 et 632) constituent le Coran

La voie à suivre, la charia, est fondée par le Coran. Elle constitue la jurisprudence en droit musulman. La "tradition du prophète" (sunna) sert également de modèle aux musulmans. Ces courts récits, rapportent les paroles et les actes de Mahomet donnés en exemple. Mais lorsque ni le Coran, ni la sunna ne prévoit un acte de la vie, les juristes théologiens (fugaha) interprètent la façon dont il convient d’appliquer la loi dans la pratique.

L’islam n’a ni prêtres ni sacrements. Les activités courantes sont classées en cinq catégories : l’obligatoire, le recommandé, le permis, le détestable et l’interdit.

A la différence du christianisme, l’Islam croit que l’homme naît bon. Et pour être un bon musulman, une attitude de bonté est nécessaire où générosité, hospitalité et fidélité à sa communauté sont les rites quotidiens.

C’est en 622 que la première mosquée fut construite dans la maison de Mahomet. Lieu de culte des musulmans, la première mosquée était très simple. C’était un lieu de réunion où le prophète priait avec les croyants. A partir de 628, les sermons se font depuis une chaire : le minrab. La salle de prière doit permettre aux fidèles de répéter après lui les gestes qui rythment la prière. Dans les grandes mosquées, lorsque les fidèles ne voit pas l’imam, c’est au son de sa voix qu’ils le suivent. La prière en commun a lieu le vendredi, jour sacré des musulmans. Les mariages et les enterrements ne se célèbrent pas dans la mosquée.

"La foi c’est croire en Allah, en ses anges, en ses livres, en ses messagers, au Jour Dernier, et à la prédestination fut-elle ressentie comme bonne ou mauvaise"

- Le judaïsme

La population juive représente 1% des Français, soit environ 620 000 personnes.

On considère que le judaïsme est né avec la restauration de la Loi (Ve siècle avant notre ère). La date de la création du monde retenue par la tradition est 3761 avant notre ère (l’an 2000 de l’ère chrétienne correspond à 5760-5761 du calendrier juif). La définition même du judaïsme, tel qu’il s’est constitué, ne peut être dissocié de la coupure que l’apparition du christianisme a imposé à l’ancienne religion d’Israël.

La religion juive se transmet à la naissance ou par conversion. Dans les deux cas, le signe de l’alliance pour les garçons est la circoncision. L’enfant devient religieusement adulte à l’âge de raison (fixé à 13 ans). C’est alors que l’on célèbre sa "Bar mitzva" (fils du commandement). Ce rituel marque la capacité du jeune garçon à faire partie de la communauté de prière (composée d’au moins dix hommes).

Le Judaïsme traditionnel a réservé aux femmes la transmission de la foi, des fêtes et des règles de vie morales et religieuses. Les hommes, quant à eux, ont certaines obligations. Ils ne doivent pas par exemple sortir la tête nue. Il peut s’agir d’une kippa (simple calotte) ou d’un talith (châle utilisé à certains moments de la prière).

Les rabbins sont des docteurs de la Loi. Ils dirigent la communauté qui se réunit dans les synagogues.

- Le bouddhisme

Il y a environ 400 000 bouddhistes au sein de la population française.

Philosophie pour les uns, religion pour les autres, le bouddhisme est pour tous ses adeptes, la voie de la sagesse. Il s’agit d’un ensemble de philosophies laïques et religieuses dont le fondateur fut Bouddha. Fondé en Inde du Nord au VIe siècle avant J.C, le bouddhisme est une des grandes religions du monde. La doctrine de Bouddha s’articule autour du thème de la souffrance et des moyens de s’en affranchir.

Après avoir été diffusé en Inde durant plusieurs siècles, cette religion a éveillé l’Extrême-Orient à une philosophie religieuse et à une éthique originale. Le Bouddhisme n’est pas uniquement basé sur la réincarnation. En effet, de nombreux bouddhistes n’y croient pas. La réincarnation faisait partie de l’environnement philosophique du Bouddha Ve siècle avant J-C. Le Bouddha n’a laissé aucun écrit. Retransmises oralement par ses fidèles, ses paroles furent réunies dans des textes sacrés.

La doctrine du Bouddha repose sur l’idée que la souffrance est inséparable de l’existence. Le bouddhisme affirme que le savoir et la morale permettent d’entrer dans un état de pureté absolue : le nirvana.

Le Bouddhisme prône quatre vérités :
- La douleur est la compagne de la vie : tout être meurt pour renaître dans un autre corps. Ce cycle est régi par le karma.
- La douleur naît de la soif de vivre : les désirs et les passions sont autant de sources qui alimentent la convoitise et la jalousie.
- Si l’on éteint les désirs, on annihile la souffrance.
- La quatrième vérité est la morale du bouddhisme. Il s’agit de la "voie des huit vertus". Elle recommande la méditation pure, le savoir, la vérité et le bien. Elle conduit au nirvana.

- Le protestantisme

Les protestants représentent environ 2 % de la population française. Un chiffre qui place le protestantisme au troisième rang des religions de France derrière le catholicisme et l’islam.

Chez les protestants, seul le Christ est confessé comme fils de dieu. Il est l’unique médiateur des croyants auprès du Père. Le protestantisme refuse tout statut d’intermédiaire aux saints et à Marie, auxquels il ne voue aucun culte.

Le croyant est justifié par sa foi. Il n’a donc pas à œuvrer à son salut. Celui ci lui est gracieusement offert par Dieu. Les bonnes actions humaines sont les réponses à cette grâce, et ne sont pas destinées à susciter la faveur divine.

Le temple est le lieu de culte des protestants. Ils y alternent prédications et chants. Ces litanies sont soit des chorales, des psaumes mis en vers ou des chants "gospel", plus courants dans les églises américaines.

Les pasteurs ont la responsabilité spirituelle de la communauté. Ils exercent un ministère reconnu, mais c’est l’ensemble des croyants qui doit représenter le Corps du Christ sur la Terre. Ils s’appuient sur la Bible, seule autorité reconnue par les protestants. Ils y voient le livre d’une humanité juive et chrétienne se voulant reliée à Dieu. Contrairement aux prêtres, les pasteurs peuvent se marier.

- L’orthodoxie

En France, la religion orthodoxe représente 200 000 fidèles.

Le mot orthodoxie, d’origine grecque, fait référence à la manière juste de rendre grâce à Dieu. La religion orthodoxe est une religion chrétienne orientale qui s’est séparée de la religion chrétienne occidentale (romaine ou catholique), il y a environ mille ans. La grande majorité des peuples slave se sont alors ralliés à l’Église d’Orient dont le siège était à Constantinople. Les orthodoxes sont estimés à près de 200 millions dans le monde, en particulier en Grèce, en Roumanie, en Bulgarie, en ex-Yougoslavie et surtout dans les anciens pays du bloc soviétique où ils représentent 50 % de la population.

La pratique orthodoxe consiste en une suite ininterrompue de prières et d’invocations de nom de Jésus-Christ, associant des exercices de respiration et de visualisation, se rapprochant en cela de la méditation pratiquée en Inde.

- Commentaire : Bien pratiquée, la religion peut servir de guide aux personnes en quête de repères ou de spiritualité. Mais cela peut également devenir une arme de destruction massive entre les mains de fanatiques.

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