La forme et le fond de la mémoire ou la recollection de notre Patrimoine
Depuis des siècles, l’accueillant pays qu’est le notre… enfin, c’est ce que l’on dit, s’est illustrée par son brassage de populations au cours du temps, des siècles. Mais saviez-vous que tous ces hommes et femmes, de cultures différentes, originaires par leurs ancêtres ou nés autour de lui à l’origine, puis issus d’autres endroit du Monde ne sont pas, seulement, liés par un amour commun du Pays, mais aussi par les liens du sang, tous cousins ou presque ! Il y a matière à le découvrir en des colloques interminables où tout le monde aurait des raisons d’y croire ou pas.
Actuellement, le réchauffement climatique, la réduction des ressources naturelles, l’inégalité des chances, la croissance économique insuffisante dans la source au profit, les menaces sur les diversités culturelles, l’état de la planète devrait nous obliger à repenser notre mode de développement et à nous demander pourquoi nos ancêtres faisaient comme-ci et comme-ça : il y aurait peut-être des choses intéressantes à apprendre.
Il serait bon de ne pas forcément rechercher à partir d’une date, d’un évènement, mais d’un ensemble dans le temps pour situer d’un seul coup d’œil les évènements dans leurs contextes, point de départ d’épopée presque toujours en affrontements religieux et militaires dont les malfaçons et vices cachés sont autant de drames qui ont fait l’angoisse des survivants quand les rêves s’écroulaient dans ces sources de conflits et ce, depuis le début des temps où l’homme a pu se mettre debout et marcher sur ses pieds….
… justement, ce soir, j’y suis debout, sur mes pieds.
Sur la place de mon village natal et il y sent bon sur cette place. Une chaleur à y crever a convié un orage dont la région a le secret et invité quelques grosses gouttes de pluie à tomber en tête avec leur gros ploc sur l’asphalte avant les autres plus drues et fines apportant leur odeur si particulière qu’on en est heureux car en plus de leur bonne odeur, de les prendre sur la figure rafraîchit et le nez qui profite des deux, de l’humidité et du parfum de la route qui se mouille.
Pauvre Place du Village.
Elle domine le Cimetière qui entoure l’église et au bord de la muraille la plus haute, le Monument aux Morts dresse sa pierrefitte comme un menhir sculpté sur laquelle sont gravés les noms de ceux à qui on l’a demandé (ou qui ont été volontaires) à combattre pour la Nation.
L’église, les sociétés successives ont transmis cet objet, trésor à pouvoir magique, patrimoine a valeur plus que symbolique comme une relique d’un saint qui dépasse sa valeur matérielle par sa spiritualité et dont l’usage ne sert presque plus qu’à quelques mariages, baptêmes, messes surtout de morts, à l’occasion.
C’est un patrimoine, bien supérieur à une quelconque propriété qui appartient à tous, n’étant à personne en particulier, honni du passé religieux et monarchique, donné à la nation, mais sauvé avec la foi pour ne pas être perdu, monument menacé dont une passion pour elle dépasserait le simple attrait pour les beaux vestiges, car elle est belle cette Église de notre Village, toute en granit ouvragé, symbole de notre histoire et de notre peuple.
Ah, si ces pierres pouvaient parler.
C’est un musée qui pourrait raconter sans refaire l’histoire, parmi les destructions et les déprédations sans nombre quand l’argent se permet tout. Elle possède une des rares roues à cloches qui réglaient les différents phases des offices, une simple roue de charrette ornée à chaque rayon de clochetons en bronze que l’on faisait tourner avec une manivelle. Un de mes oncles dans sa jeunesse l’avait fait tourner tellement vite que cette roue s’était décrochée du mur au grand dam du recteur.
Elle seule, notre Église pourrait compter la peine des hommes et évaluer correctement la valeur des choses sans sacrifier la sociabilité à la rentabilité et déterminer de quoi, le mot fraternité est le pseudonyme sans score de taux, d’indice, de sondage, de péage, de rendement et de tarification disproportionnées au service rendu. Sans passion non plus car elle mène à exagération.
Mais au delà de l’économie de l’existence, il en est de plus grave. La cécité catégorielle et le réflexe corporatiste et ethnique, le repli identitaire et les ségrégations territoriales qui créent les boites à chagrin et des fabriques de détresse, les mémoires des tranches d’âges qui construisent de fausses vérités à chacun la sienne. Il serait temps de cesser ces apartheids diviseurs, personne ne sera de trop pour se reconstruire comme nous pouvons constater que depuis quelque temps, notre société d’urgence tend à considérer comme utile que ce qui est utilisable et le patrimoine culturel de la nation risque de disparaître comme notre Église dans la crise et l’indifférence générale et promis à la destruction.
Soumis à la rapacité des promoteurs où l’argent, toujours lui, pèse de tout son poids et se soumet à la loi du marché… pendant que d’autres Églises, autour d’autres sociétés, (je n’emploie pas volontairement d’autres termes), se bâtissent à tours de bras dans notre hexagone sans que personne n’ait volontairement l’air de réagir.
Quoique, mis à part des intérêts bien particuliers !
Certains diront qu’Il ne faut pas faire d’une puce un éléphant mais qu’en sera-t-il de l’avenir lorsque à la place de notre symbole villageois, on y apercevra…