L’année redoutée, l’Année 2012 va s’ouvrir. 50 ans déjà !

Cinquante années qui n’ont pas suffi pour faire droit à nos légitimes attentes, faire aboutir nos justes revendications, faire admettre – en une époque où heureusement ceci est reconnu à tous – que, nous aussi, nous aurions dû avoir droit de vivre sur la terre qui nous avait vu naître.

Notre pays s’est grandi en décidant – au prix d’énormes risques pour notre politique étrangère – de pénaliser la négation du génocide arménien ; il a été noble en se solidarisant avec les mères argentines de la Place de Mai et en accueillant, à Paris, une conférence internationale sur les Disparus.

Mais, en même temps, nos gouvernements se sont employés à oublier que sur des territoires placés sous la souveraineté de la France, sur des territoires français, il y a eu génocide, enlèvements et disparitions.

50 ans de refus d’admettre toutes les souffrances endurées, les trahisons vécues. 50 ans d’occultation de faits et de vérités dont un récent ouvrage apporte encore la preuve. Il n’est plus possible d’aller plus loin !

Nous voulons croire que le Gouvernement, que le Président de la République, considèrent aussi que le moment est venu pour l’État de reconnaître ces faits, de dire la Vérité, et d’admettre sa responsabilité, pour permettre enfin que les blessures se referment.

Nous voulons croire que, dans leur sagesse, le Gouvernement, le Parlement et le Président de la République considèrent que le moment est venu de satisfaire nos revendications de Mémoire et de Justice.

Nous voulons croire en leur volonté, et en celle du peuple de France, de reconnaître aux Rapatriés le droit au respect de leur Mémoire, de leur Histoire et de leur Culture.

Nous voulons croire qu’enfin ils ne leur refuseront plus « la justice d’être ».

Nous voulons y croire vraiment pour mieux aborder cette année de deuil qui va nous renvoyer à nos souvenirs de drames et d’exode.

Pour chacune et chacun de vous, pour vos familles, pour les amis de Métropole dont la fidélité ne s’est jamais démentie, nous formons des vœux profondément sincères de santé et de solidarité.

Le CLAN-R

Le 30 décembre 2011