Jacques VASSIEUX nous abandonne

, par  MORA , popularité : 50%

Le 27 septembre 2010,

Allocution de Bruno Gollnisch lors des obsèques de Jacques Vassieux,
Conseiller régional de la région Rhône-Alpes.

Bien chers amis,

Jacques vient de nous quitter, après des mois d’une terrible
maladie qu’il a endurée avec un courage qui a fait l’admiration
de tous. Une maladie qui l’a frappé soudainement alors qu’il se
rendait outre-mer auprès de ses enfants et s’en faisait une joie.
Un cancer qui aurait dû l’emporter en quelques semaines, et dont
son incroyable ténacité a repoussé les limites jusqu’au-delà de
l’épuisement.

Jacques s’est battu dans la mort comme il s’est battu dans la vie.

Jacques était avant tout un patriote. Né à Bône en Algérie, où
il a passé son enfance, marqué par le terrible exode de 1962, il
avait connu, par lui-même et par sa famille, le prix de la patrie
perdue, de la maison occupée, de la terre qu’on abandonne, des
tombes que l’on laisse derrière soi.

Il aimait passionnément la France, qui pourtant les avaient
abandonnés, et les avait ensuite si mal accueillis. Il savait que
cette fois-ci, il n’y aurait pas de possibilité de repli.

Après son service militaire au 13ème Régiment de Dragons
Parachutistes à Dieuze -Dragon Parachutiste, ça lui allait bien !-
et son mariage avec Nelly, Jacques s’est d’abord battu dans la
vie civile comme chef d’entreprise, dans le secteur du bâtiment.
C’était un bâtisseur, un bâtisseur de maisons compétent, qui
connaissait de l’intérieur toutes les difficultés des
entrepreneurs : la paperasse, la bureaucratie qui paralyse, les
clients, les fournisseurs, l’angoisse des échéances, le lot
quotidien et héroïque de ceux qui, aujourd’hui, en France,
triment, risquent, créent, sans pouvoir compter sur quelque appui que
ce soit, et auxquels on ne rend jamais hommage.

Constructeur de maisons, il ne voulait pas laisser tomber la maison
France en déshérence, et c’est ce sentiment qui fut à l’origine
de son engagement politique au Front National.

Un engagement qui, compte tenu de ses qualités, devait le porter au
Conseil municipal de Meythet de 1989 à 2001, et au Conseil régional
de la région Rhône-Alpes, où il siégeait depuis 1998.

Aimant profondément ses terroirs de Savoie et Haute-Savoie où il
avait fait sa vie et dont il défendait dans notre assemblée les
intérêts légitimes, Jacques était resté fidèle à ses origines.

Pied-noir, comme l’on dit, il en avait conservé toute la verve
méditerranéenne, la joie de vivre, l’enthousiasme et les
emportements juvéniles qui nous faisaient souvent rire, et qui
mettaient parfois une note de gaieté dans l’exercice ardu et ingrat
de nos mandats électifs. Il n’avait pas perdu ses facultés
d’indignation, qu’un certain relativisme moral, où la force de
l’habitude, où la lassitude, finissent habituellement par
émousser. Sa vivacité pouvait peut-être parfois le conduire à
quelques excès ou à quelques erreurs – qui n’en commet pas ?
– mais il n’y entrait jamais de méchanceté. Quand cela se
produisait, il était prompt à le reconnaître, et, si nécessaire,
à se réconcilier. Il fut plus d’une fois, dans des circonstances
délicates, un médiateur utile et efficace. Passionné par internet,
il mit jusqu’au bout cette compétence au service de ses convictions.

Je sais pour en avoir parlé avec lui que devant le mystère
d’abord révoltant de la mort, de l’injustice et de la souffrance,
il s’était rapproché de Celui en qui nous mettons notre
espérance, le tout innocent dont la condamnation il y a 2000 ans fut
la plus révoltante, Celui qui par sa mort a vaincu la mort, et à qui
nous le confions aujourd’hui, en essayant de prendre notre part de
l’immense peine de sa maman, de sa chère épouse Nelly, de ses
enfants Alexandra et Antony, et de sa petite-fille Jade dont il nous
parlait souvent. Que tous soient assurés de notre amitié et de notre
affection.

Quant à toi Jacques, vieux camarade, nous ne vieillirons pas
ensemble, et c’est bien dommage, car ta jeunesse d’esprit nous
manquera. Elle manquera à tous tes amis, à Jean-Marie, Louis,
Marine, Dominique, tous ceux du Conseil régional, et tant d’autres
 ! Mais nous essaierons de nous consoler en pensant que tu es passé,
avec la grâce de Dieu, au-delà de ces montagnes, dans la vallée où
il n’y a plus ni larmes ni douleur, du côté de l’éternelle
jeunesse, où nous espérons te rejoindre un jour.

Nous nous associons à cet hommage.

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