Faut-il canoniser Anne "Sainte" Clair ? Est-ce possible de son vivant ?
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Avez-vous lu ou entendu tout ce qui se dit d’Anne Sinclair ? A entendre ou à lire les commentaires des « gens » qui comptent, Anne, comme l’appelle familièrement son ami de 40 ans Alain Duhamel (ne vous étonnez pas après cela de ses commentaires particulièrement mesurés sur l’affaire DSK), serait une femme en tous points admirable.
La première cocue de France (à défaut d’avoir conquis le titre de première dame auquel elle pensait tous les matins en se rasant), n’a, si l’on en croit les commentateurs, que des qualités. Ne cherchez pas chez elle le moindre défaut, vous n’en trouverez pas, on ne lui en connaît aucun : Anne DSK-Sinclair est belle. Ses rondeurs, soulignées par des robes moulantes et un décolleté aussi (en) creux qu’un article de fond du Figaro (copyright San Antonio), loin de la desservir, sont, aux yeux de ses admirateurs, l’écrin qui abrite une femme exceptionnelle, mure, épanouie, resplendissante, féminine, désirable (enfin, par la plupart des hommes, par son mari, cela reste à vérifier), et j’en passe.
Anne est supérieurement intelligente, ce qui est rarissime chez une femme aussi belle, tous les hommes qui vivent avec des femmes très intelligentes vous le confirmeront. Anne est riche ; sa fortune aurait pu la faire légitimement pencher à droite, hé bien non, elle est de gauche ! A preuve, elle n’a pas hésité à dépenser sans compter pour essayer de faire élire à la présidence de la République un homme indiscutablement de gauche, accessoirement son mari chéri. Se dépouiller de sa fortune pour financer le héraut de la lutte contre les puissances de l’argent, y a-t-il plus bel exemple d’abnégation politique ? Anne est généreuse : tous les nécessiteux de gauche, et parfois du centre, qui ont défilé dans son riad de Marrakech vous le confirmeront : chez les Strauss-Kahn, c’est bombance tous les soirs, et, raisin sec sur le couscous, c’est au Maroc. S’il avait été en Tunisie ou en Egypte, le riad, ils auraient été bien embêtés, les nécessiteux.
Et puis, last but not least, Anne est amoureuse. Amoureuse de Dominique. "Tous les deux s’aiment comme au premier jour", c’est elle qui l’a dit, et il a confirmé ! Une vraie midinette, Anne, comme on les aime dans les feuilletons Télé de l’après-midi, une héroïne de Nous Deux, un cœur d’artichaut, bref, une vraie femme comme on n’en fait plus, hélas...
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Hé bien moi, Anne Sainte Clair, elle ne me fait ni envie, ni pitié. Vous me direz que je ne suis pas très sentimental, vous fustigerez mon cœur de pierre, mais tout de même ! Que cette femme prétendument intelligente, militante de gauche, porte flambeau de la femme moderne, libre, aux avant-postes de la lutte pour l’égalité des sexes, puisse se laisser aller à donner devant les caméras du monde entier une image aussi peu digne d’elle-même, ça devrait nous inspirer de l’admiration ? Anne Sinclair, loin de la mère courage ou de la combattante qu’on veut à tout prix nous faire gober, a tout de la femme soumise des romans de Zola, sans l’excuse de ne pas avoir eu d’autre choix.
Et puis, quand on sait que la « belle » Anne n’a eu qu’à se donner le mal de naître pour être riche, puisque toute sa fortune lui vient de ses parents, ou pour être intelligente, parce que tous les gens riches, c’est bien connu, sont intelligents, ou, si d’aventure ils ne l’étaient pas, de toutes façons personne ne s’en apercevrait, que tout ce dont le destin l’a généreusement dotée, elle en fasse cette pantomime ridicule de la « gagneuse » bafouée qui s’accroche à son maquereau sous les gifles et les coups de pied dans le ventre, quelle image de la femme moderne, quel exemple pour toutes les femmes. Quand on a été à ce point favorisé par la naissance, on a l’obligation d’en assumer la charge.
Et, pour finir, parlons argent. Je n’irai pas jusqu’à pleurer sur le sort des enfants d’Anne Sainte Clair, mais la réalité, c’est que cette femme est en train de les spolier de plusieurs millions d’euros, au profit d’un mari qui dans le meilleur des cas, et si le viol n’est pas retenu, la trompe énormément… Alors non, madame Sinclair, vous n’êtes pas admirable, vous n’êtes même pas pitoyable. Vous êtes indigne.