Fabuleux le mariage d’une carpe avec un lapin ?

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Après la CECA à 6 qui a enfanté l’UE à 12 puis à 27

Après l’ECU du Système Monétaire Européen qui a enfanté l’euro à 11 puis à 12 puis à 17

On a finalement opté pour le TANGO qu’on pratique à 2 (small is beautiful !)

mais qui demande une entente et une harmonie parfaite car le manque de synchro crée des cafouillages qui lui ôtent tout son charme.

 

On dit qui se ressemble s’assemble, mais ça semble trop beau et souvent c’est la carpe et le lapin qui tentent contre vent et marée de réconcilier l’irréconciliable comme si à tenter l’impossible ils se sentaient tenus.

Regardez par exemple comment envers et contre tout d’aucuns s’acharnent à vouloir unir deux destins que tout oppose et tout sépare.

Je parle bien sûr du couple franco-allemand.

 

 

Une philosophie budgétaire que tout sépare . . .

 

Là-bas

quand l’État emprunte pour investir dans des infrastructures et des savoir-faire d’avenir, ils trouvent normal de répartir le remboursement de cette dette entre toutes les générations qui bénéficieront de ces investissements.

Par contre, leur morale luthérienne interdit d’emprunter aux générations futures pour améliorer le confort de la génération au pouvoir car il est immoral d’emprunter à ces générations futures sans être assurés qu’elles seraient d’accord. Pas question que leurs enfants n’héritent que d’une peau de lapin.

 

Ici

on emprunte et on creuse le déficit sans vergogne pour des dépenses de fonctionnement d’aujourd’hui et pour s’acheter la paix sociale aujourd’hui.

On se justifie en disant qu’il faut bien aider les pauvres d’aujourd’hui même si cela veut dire que nos enfants seront les pauvres de demain.

Et qu’il faut bien soigner les malades d’aujourd’hui même si cela veut dire que de ce fait, le pays ne pourra plus demain faire face aux dépenses de santé de nos enfants.

Et nos dirigeants restent muets comme la carpe sur cet héritage qu’on est entrain de constituer et sur les jours sombres qui se préparent. Carpe diem, cueille l’instant présent et advienne que pourra  !

 

Eux et nous.

Quand on est dans le même bateau, peut-on vraiment aller de l’avant ensemble pour traverser notre époque et arriver sains et saufs sur l’autre rive où nous attendent les générations futures si eux s’efforcent d’écoper alors que nous chargeons allègrement la barque  ?

 

Une approche des enjeux énergétiques et écologiques que tout sépare

 

Là-bas

ils sont plus près de Tchernobyl et quand la terre a tremblé à Fukushima ils ont aussi tremblés. Alors ils ont pris la décision d’arrêter de produire de l’électricité avec le nucléaire et de pallier l’insuffisance des sources renouvelables avec un usage intensif des centrales thermiques au fuel et au charbon.

 

Ici

on gardera le nucléaire, cette énergie propre que nous maîtrisons parfaitement.

 

Eux et nous.

Quand on est dans le même bateau, peut-on vraiment s’entendre sur la voie la plus sûre si eux polluent sans vergogne l’espace vital dans lequel tous deux respirent et si nous faisons peser sur eux un risque de catastrophe nucléaire qu’ils jugent insupportable  ?

 

Une gouvernance que tout sépare . . .

 

Là-bas

on a vu que les dirigeants doivent rester à l’écoute de la volonté du peuple. Peut-être que leur décision énergétique n’était pas la meilleure mais le peuple a été entendu. Peut-être que dans la crise de l’euro Merkel aurait accepté un meilleur compromis plus favorable à l’Allemagne si elle avait eu les mains libres.

 

Ici

nos dirigeants ont un mandat qui leur laisse des latitudes qui n’ont pas d’équivalent là-bas comme on l’a vu avec le nucléaire et la crise de l’euro mais aussi avec le traité de Lisbonne.

 

Eux et nous.

Quand on est dans le même bateau, peut-on vraiment aller de l’avant ensemble si eux ont un commandant qui, pendant son quart, trace une route répondant aux attentes des passagers alors que nous avons un timonier qui, pendant son quart, décide seul à la barre  ?

 

Civet de carpe avec lapin en matelote  ?

 

Ces trois exemples tirés de l’actualité de l’année écoulée montrent combien ce voisin avec qui nous avons notre plus longue frontière (451 km) reste éloigné de nous. Chaque rive du Rhin a sa propre culture politique, sa propre morale, ses propres visions des enjeux et ses propres choix vers les solutions aux problèmes que l’Europe rencontre.

Vouloir bâtir une Europe qui ignore ces différences plutôt que de les reconnaître peut elle nous mener ailleurs que dans une succession de conflits  ?

Alors c’est ensemble que nous irons nulle-part et vogue la galère.

C’est ce que Sénèque avait résumé pour nous il y a déjà plusieurs jours quand il a dit :

Lorsqu’on ne sait pas vers quel port on navigue, aucun vent n’est le bon.

 

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Voir en ligne : http://blog.francetv.fr/blogistan-a...

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