le parti communiste à Oran

, par  Danièle LOPEZ , popularité : 20%

Si la rébellion est plus intense dans les Aurès, l’ Oranie n’est pas en reste quant au soutien qu’elle va apporter aux FLN.

La bataille d’ Alger est largement soutenue - voire engagée - par les communistes mais l’aide du Parti à Oran sera plus importante.

C’est par les militants du P.C.A de Oran que partiront les premiers produits qui permettront la fabrication des bombes, les techniciens ou chimistes et l’argent nécessaire à la rébellion.

Pour comprendre les raisons de l’intensité du communisme à Oran, il nous faudra tout d’abord remonter jusqu’en 1509 , date de la prise de la ville d’ Oran par les Espagnols qui vont rester les maitres de cette ville pendant 300 ans.

A leur départ en 1792 , les prisonniers - car Oran était devenue « la prison » où la Cour d’ Espagne exilait les nobles tombés en disgrâce et des prisonniers de droits communs pour y servir de main d’œuvre – beaucoup de prisonniers donc, restèrent à Oran pour ne plus en repartir fondant ainsi la première lignée de "français d’origine espagnole".

Il y a donc déjà pour cette ville, une passion qui liera à tout jamais les espagnols aux oranais.

Aussi, avec le début de la présence française en 1830, tout juste 38 ans plus tard, on comptera une importante population ibérique venue tenter l’aventure à l’instar des français, maltais, corses, italiens et autres émigrés qui fuyaient la misère et qui firent de ce pays leur patrie. Pendant plus de cent ans les oranais d’origine espagnole contribuèrent à l’essor du pays, par leur travail et l’amour de cette terre devenue leur.

Mais un siècle plus tard, en 1936 , des réfugiés espagnols communistes fuyant la guerre civile et ceux plus tard, qui fuiront le régime franquiste, s’installent par milliers à Oran et dans tout son département. Certainement attirés par la présence de leurs compatriotes devenus français mais où la langue de Cervantès est autant parlée que celle de Molière.

Dès lors, avec ces réfugiés espagnols, Oran et sa région deviennent un fief communiste.

Dès que la rébellion va se déclarer en 1954, ils prendront une position très nette en faveur du FLN.

Depuis 1955, le réseau de soutien au FLN va se révéler très efficace surtout en ville.

Lors de l’implication du Parti communiste dans le terrorisme urbain en 1956 la filière communiste/FLN ,

Gabrielle Gimenez qui organise ce soutien , bénéficie de l’appui d’employés de l’ EGA d’Oran et d’autres complicités européennes.

Salmeron Antoine "chef des groupes terroristes urbains" d’ Oran

A l’ hôpital d’ Oran, la complicité de Aline Larribère, et sa soeur Pauline Larribère nièces du docteur Larribère, jouera un rôle très important et sera arrêtée avec d’autres communistes activistes de la ville.

Sans oublier le docteur Masseboeuf qui s’avère être un excellent agitateur et les dockers des ports de l’Oranie très impliqués dans le Parti par le biais de la CGT .

A partir de 1955, il ne sera pas étonnant de voir passer les « paniers à salade » de la police d’ Oran , emplis de communistes arrêtés et embastillés.

La preuve ayant été faite de leur complicité et de l’aide qu’ils apportaient aux rebelles du FLN, il importait de les mettre hors d’état de nuire aux français d’ Algérie.
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