Respect de la Vie, respect de la Mort...
... et de leur représentation.
Le respect de la vie comporte aussi le respect de la mort et de ses symboles matériels et religieux. Respect de leur qualité, certes, mais surtout respect majeur pour chaque être humain quel que soit son appartenance. Ce n’est pas chose aisée de respecter dans un contexte de turbulences et demande d’autres efforts de compréhension que celui par lequel on se contente de juger par l’extérieur, une bonne ou une mauvaise qualité et par delà, son évaluation, ce qui aboutit à des positions paradoxales qui, au lieu de s’efforcer à écouter, de comprendre, de deviner, d’apaiser pour remédier à des égarements pour autant que ceci soit à la portée d’individus qui décident, qui jugent, qui ordonnent, qui font exécuter sans faiblesse et sans humanité.
On ne peut imposer à ceux que l’on désapprouve et que l’on juge ses propres valeurs. Il est monstrueux de profiter de leur impuissance pour le faire alors qu’il conviendrait au contraire de protéger la douleur qui les a guidé, quel qu’en soit la victime avec ses obédiences politique ou confessionnelle et leur raison, comprendre, convaincre cette victime de sa folie, puisque je considère qu’il y a victime en l’occurrence, l’accompagner en dehors de toute autre considération en un combat individuel, puis si possible collectif, porteur d’émancipation.
Notre société, si elle est libérale, ne doit pas réprimer des comportements jugés excessivement marginaux par certains de ses membres à un moment donné de l’Histoire aux bouleversements qui percutent régulièrement celle-ci depuis plusieurs années et qui perdurent, jugés le plus souvent par d’autres de surcroît minoritaires ; comportements qui ne menacent plus en aucune façon la collectivité puisque les membres responsables jugés ont payé, comportements d’autres qui pourraient être tolérés même si le partage entre ce qui doit être toléré et ce qui doit être réprimé n’est pas toujours aussi simple à établir.
Le respect de la mort, qui ne dépend pas seulement des propriétés organiques, dépend, comme la vie, de conditions sociales, économiques, éducatives, de sauvegarde, de liberté sur lesquelles la législation devrait avoir une influence égalitaire, ce qui devrait limiter son champ d’action à plus de réflexion plutôt qu’à des moyens de pression d’ordre politique du moment, germes d’éclatement de solidarités possibles dans un paysage bouleversé par la haine de l’autre.
Vouloir travailler, composer ensemble, vivre ensemble n’est pas toujours facile, mais quand on veut avancer avec des valeurs solides et d’humanisme, on arrive à des résultats concrets, question d’hygiène mentale, plutôt qu’avec des lapidations aujourd’hui et des exécutions demain.
Au temps où les milliards volent bas avant de s’envoler on ne sait où, où ici bas il ne restera que des picaillons, on a fait disparaître un malheureux cailloux orné d’une plaque de métal ouvragé parce qu’ils représentaient le symbole maladroit d’une lutte pour une Liberté désespérée et un Pays abandonné et perdu, ce qui est tout de même juste et méritant lorsqu’il s’agissait de l’intégrité du sol français et de ses Citoyens.
Je suis contre la bêtise du démantèlement de la stèle de Marignane… même si je me souviens du visage martyrisé de la petite Delphine RENARD âgée de quatre ans et demi, défigurée par un stupide attentat au plastic le 8 février 1962 à Paris.
A bien réfléchir, certains auraient-ils perdu le bon goût du pain ?