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Libye : Parachutage d’armes aux rebelles libyens par des avions français
L’état-major des
armées vient de confirmer que des avions français avaient bien
parachuté des armes légères à destination des rebelles et de
la population libyenne, début juin 2011, dans les montagnes du Djebel Nefousa,
(sud-est de Tripoli).
Des armes françaises pour le insurgés Libyens
Bloqués depuis des mois à Misrata et sur le front de l’Est,
à Brega, chassés par les forces de Kadhafi de la route côtière
qui mène vers la Tunisie, à l’Ouest, les rebelles libyens
ont en revanche progressé ces dernières semaines au sud de Tripoli, dans les
montagnes du Djebel Nefousa. Ils le doivent à une action de la France restée
secrète jusqu’ici : le parachutage d’armes « en quantité
importante » aux tribus berbères de cette région entrées en guerre contre le
régime. Selon Paris, ce front Sud constitue désormais l’un des meilleurs
espoirs de la coalition occidentale pour « faire la jonction » avec les
mouvements d’opposition encore dormants dans la capitale et provoquer un
soulèvement de Tripoli contre le clan du dictateur.
Constatant, au début du mois de mai 2011, le risque d’impasse militaire, la
France a décidé de procéder directement à des parachutages d’armes dans le
Djebel Nefousa : lance-roquettes, fusils d’assaut, mitrailleuses et
surtout missiles antichars Milan. Jusque-là, les armes acheminées aux rebelles
provenaient du Qatar et d’autres émirats du Golfe. Elles étaient convoyées par
avion à Benghazi, siège du Conseil national de transition
(CNT) à l’Est, puis par bateau jusqu’au port de Misrata, ville côtière
prise en étau par les forces loyales au régime.
Si l’armée française a décidé de s’impliquer sans
intermédiaires - et sans la coopération de ses alliés, même britanniques - dans
l’armement des rebelles au Sud, c’est « parce qu’il n’y avait aucune autre façon
de procéder », confie une source haut placée. Notamment, les Français sont
équipés d’un système unique de largage : amarrée à un petit parachute, la
cargaison tombe exactement à l’endroit visé ; à 200 m du sol, une
plus grande toile se déploie pour amortir l’atterrissage.
Aérodromes de fortune
Grâce à ces renforts en armement, les rebelles sont parvenus à sécuriser une
vaste zone qui va de la frontière tunisienne jusqu’aux abords de Gharian,
verrou stratégique à une soixantaine de kilomètres au sud de
Tripoli. Le Figaro a pu consulter une carte
estampillée « DGSE Confidentiel Défense », qui montre les localités de Nalout,
Tiji, al-Jawsh, Shakshuk et Yafran comme autant de conquêtes passées aux mains
des forces insurgées. Dans ce territoire, les Berbères ont pu aménager deux
pistes d’atterrissage de fortune, permettant à de petits appareils venus du
Golfe arabique de prendre le relais des livraisons d’armes
françaises.
Jusqu’ici, les rebelles du front Sud ont principalement progressé d’ouest en
est, sur une ligne de crête qui leur donne l’avantage du terrain. Le moment
décisif approche, lorsqu’il leur faudra descendre dans la plaine aride pour
affronter les forces de Kadhafi équipées de chars et d’armes lourdes. Mardi,
ils ont marqué un point en s’emparant d’un important dépôt de munitions en
plein désert à 25 km au sud de Zenten. Une colonne envoyée à la rescousse
par le régime a été prise en embuscade et trois de ses véhicules ont été
détruits, selon les rebelles.
Le Grand Soir approche !
La décision française d’armer les insurgés procède du même calcul que celle
de faire entrer en action ses hélicoptères à Misrata :
donner un coup de pouce afin de sortir d’une situation bloquée. En elle-même,
cependant, elle n’a pas encore renversé le cours de la guerre. Mais le calcul
des Occidentaux repose clairement sur une issue plutôt militaire que
diplomatique. « Si les rebelles parviennent jusqu’aux abords de Tripoli, la
capitale ne manquera pas de se soulever contre Kadhafi, veut croire un haut
responsable français.
Les mercenaires du régime ne sont plus payés et à peine nourris, il y a une
sévère pénurie d’essence, la population n’en peut plus. » En prévision du « grand
soir », l’OTAN a bombardé les miradors qui entourent la
forteresse présidentielle de Bab al-Aziziya, ainsi que les centres de
commandement de la police secrète et des services de renseignement.
Source : Le Figaro.fr
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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/07/...