Le nationalisme algérien vu par les services de renseignement français : l’œil du cyclone (1946-1954).
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Voici un très intéressant article du Quotidien d’Algérie :
Le nationalisme algérien vu par les services de renseignement français : l’œil du cyclone (1946-1954).
Basé sur le travail de recherche du Dr. Jean-Charles JAUFFRET - I.E.P d’Aix-en-Provence.
Au lendemain de la loi d’amnistie du 9 mars 1946 qui met un terme à la sévère répression de l’acte un de la guerre d’Algérie, l’insurrection du Nord-Constantinois en mai 1945[1], un axiome perdure dans les services publics français et une grande partie de la presse : l’ordre règne en Algérie. Et ce jusqu’aux surprises du 1er novembre 1954, deuxième acte du conflit algérien marqué par la longue Guerre de Libération nationale.
Mais que savait-on alors des aspirations des Algériens à la liberté entre ces deux dates ? Les représentants de la puissance coloniale emploient le terme de nationalisme et non de nation algérienne, et encore moins d’« individualité nationale » comme le fit Ben Badis dès 1925 avant de répondre, onze ans plus tard, à Ferhat Abbas dans une diatribe célèbre [2]. Pourtant, c’est bien d’un peuple en devenir qu’il s’agit, dans cet œil du cyclone, ce faux calme entre deux bourrasques de l’histoire. Par quels moyens les politiques français, tant à Paris qu’à Alger, percevaient-ils les aspirations des Français de souche nord-africaine (FSNA), pour reprendre une expression administrative de l’époque ? Poser cette question, c’est s’intéresser aux services de renseignements en s’interrogeant sur la prise en considération de leurs informations, sans négliger le poids des évolutions de la décolonisation, du panarabisme[3], la solidarité maghrébine et d’autres facteurs extérieurs, que nous avons par ailleurs développés dans plusieurs études[4]. En d’autres termes, la « Toussaint rouge » n’a-t-elle pas été annoncée par une série d’alertes et d’analyses des intentions des divers mouvements dits nationalistes, d’événements qui ont précédé la fin de l’année 1953, date à partir de laquelle se perçoit un emballement des actions jugées comme étant déjà « terroristes » ? Pour ce faire, nous reprendrons en la complétant une étude fondamentale menée sous notre direction et publiée en 1998, le tome deux de La guerre d’Algérie par les documents : les portes de la guerre, 1946- 1954[5].
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Voir en ligne : Le nationalisme algérien vu par les services de renseignement français : l’œil du cyclone (1946-1954).