Le camp harki de la place Edouard-Herriot : PARIS

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Dans la nuit du 18 au 19 décembre

Le camp harki de la place Edouard-Herriot

Dans Présent du 8 décembre dernier, nous annoncions une nouvelle étape dans le combat de Zohra et Hamid pour obtenir du président Sarkozy qu’il tienne les promesses du candidat Sarkozy : la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat gaulliste dans le génocide des harkis.

A savoir, dans la nuit du 18 au 19 décembre, place Edouard-Herriot (derrière l’Assemblée nationale) où Zohra et Hamid galèrent depuis dix-neuf mois, la reconstitution d’un camp d’accueil (sic) des harkis en 1962. Une grande tente. Des barbelés tout autour. Des braseros, car il fera froid. Des sacs de couchage.

Et un appel, lancé en priorité aux femmes de France, femmes, filles, petites-filles de pieds-noirs, femmes, filles, petites-filles de harkis. Et, plus largement bien sûr, à tous ceux – hommes et femmes de toutes origines – qui nous donneront cette nuit pour dire à Zohra et Hamid que nous les aimons et que nous les soutenons.

Il y a quelques jours, Zohra m’appelle :
- Tu sais qui est la première personne qui a répondu à ton article ? Une dame âgée de 95 ans. Pour me dire qu’elle serait à nos côtés dans la nuit du 18 au 19 décembre…
- Et ?
- J’ai essayé de l’en dissuader, bien sûr. Elle n’a rien voulu savoir ! J’ai eu beau évoquer son âge, le froid, la fatigue, elle n’a rien voulu entendre : « Si les jeunes ne se mobilisent pas, c’est à nous de donner l’exemple. Alors, je serai là. Chaudement vêtue, ne vous inquiétez pas. »

Combien serons-nous ? Trente, cinquante, cent ? Plus de cent, cela serait un magnifique cadeau de Noël et un formidable signe de mobilisation. Et le rappel aux politiques et aux médias de ces harkis parqués dans des camps de la honte, effectivement entourés de barbelés…

Voilà. Vous savez tout. Pour plus de détails, vous pouvez m’appeler ou appeler Zohra et Hamid. D’autant que nous avons besoin de « bras » pour nous aider à tout mettre en place.

On peut, en principe, avoir toutes les excuses du monde, voire les plus dérisoires, pour ne pas donner une nuit à nos frères de combat. Mais ceux qui répondront à notre appel et viendront partager ces quelques heures de fraternité, pourront se regarder dans leur miroir.
Pour ma part, je l’ai indiqué, je serai sur place vers 22 heures, 22 h 30. Dans cette nuit de l’Avent où, au chevet de la grande bâtisse nationale, lambris dorés et chauffage au max, on laisse mourir deux fils de France.

• Téléphone de Zohra et Hamid : 06 09 31 60 17.

ALAIN SANDERS

Article extrait du n° 7243
du Jeudi 16 décembre

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