La concertation ? La pire ou la meilleure des choses ?

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De Jacques Poumarède, Professeur à l’Université TOULOUSE I

Qu’est-ce que la démocratie de proximité change dans l’élaboration des décisions publiques ?

Elle organise la confrontation des logiques. Il existe une tension forte dans les systèmes de démocratie moderne entre la légitimité de l’élu, les connaissances scientifiques et techniques de l’expert et les réactions de l’opinion.

Paradoxalement, alors que les élus sont plus professionnels qu’il y a quelques décennies, leur autorité est contestée par les "experts" et par l’opinion, de mieux en mieux informée. D’où la nécessité pour eux d’exposer et de faire partager à l’opinion le raisonnement qui les a amenés à la décision. Et d’intégrer des propositions nouvelles. La concertation a donc un rôle de légitimation de l’opinion publique et un rôle d’information réciproque entre élus et citoyens... le groupe qui a participé à cet exercice n’a aucune légitimité. Il a éclairé le projet, l’a infléchit, l’a validé... mais la décision reste aux élus.

La concertation dans la démocratie de proximité c’est la pire ou la meilleure des choses ! La pire si elle n’est qu’un outil de marketing politique pour des partis qui veulent connaître leur "marché". Comment le leur reprocher d’ailleurs, quand l’électorat se comporte de plus en plus en consommateur, zappant d’un vote à l’autre en fonction de son intérêt immédiat ? Mais cela peut-être un excellent outil s’il s’impose comme la meilleure voie de résolution pacifique de conflits d’intérêts tout en respectant la primauté de la démocratie représentative.

Elus et citoyens sont co-responsables de son bon usage.

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