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La Syrie frappe en Turquie, en Israël et au Liban
Michel Garroté – La dictature – alaouite et laïque – syrienne du clan Assad et le Hezbollah chiite libanais sont loin d’avoir perdu leurs capacités de nuisance. A Istanbul, un terroriste ouvre le feu au palais de Topkapi. Depuis le Liban, des …
Michel Garroté – La dictature – alaouite et laïque – syrienne du clan Assad et le Hezbollah chiite libanais sont loin d’avoir perdu leurs capacités de nuisance. A Istanbul, un terroriste ouvre le feu au palais de Topkapi. Depuis le Liban, des terroristes tirent des roquettes sur des civils en Israël. Le régime turc, sunnite et islamiste, ainsi que la France soutiennent l’opposition syrienne qui est en partie composée d’intégristes musulmans sunnites. L’Arabie saoudite – sunnite – préfère ne pas entrer dans le conflit. La théocratie intégriste chiite iranienne se distancie de la dictature syrienne. La Russie au contraire, continue de soutenir et d’armer la dictature syrienne. Dans cette ambiance – chaotique et explosive – la dictature syrienne n’a pas dit son dernier mot.
Ainsi, un terroriste a crié "je suis la Syrie" avant d’ouvrir le feu au palais de Topkapi, à Istanbul, en Turquie. L’on s’interroge sur les motivations d'un terroriste lourdement armé qui a blessé deux gardiens devant un palais ottoman Topkapi d'Istanbul où il est arrivé à bord d’une voiture immatriculée en Syrie, le jour même où le régime islamiste turc annonçait des sanctions contre la dictature syrienne du clan Assad. Le terroriste, arrivé à Istanbul dimanche dernier, a crié "je suis la Syrie" en arabe avant d'ouvrir le feu devant le palais de Topkapi, haut lieu touristique.
Certains analystes voient dans cet attentat un message pour la Turquie qui a adopté une ligne dure, y compris des menaces d’intervention militaire, pour protester contre la dictature de Bachar al-Assad. Le dictateur syrien a déclaré que la Turquie islamiste veut faire revivre l'empire ottoman dans la région et que Topkapi symbolise la gloire de cet empire, qui a jadis régné sur la Syrie. "Est-ce que cette attaque a été commanditée par les services secrets syriens ?", s'interroge un journaliste qui pense que "quelqu'un souhaite avertir la Turquie au sujet de la Syrie".
Pour un autre journaliste, il ne fait pas doute que cette agression est "un message clair et net" d'Assad à la Turquie qui est devenue un sanctuaire pour l'opposition syrienne. Alors que le terroriste réussissait à s'introduire dans le palais de Topkapi, pourtant très protégé, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu annonçait des sanctions économiques turques contre l'administration syrienne. La piste d'un mercenaire à la solde de Damas est également évoquée. "N'oublions pas qu'après la chute du régime libyen, des centaines de mercenaires ont disparu dans la nature", souligne un commentateur sur la chaîne de télévision CNN-Türk.
Par ailleurs, les tirs de roquettes depuis le Liban sur des civils en Israël ont soulevé une vague d’indignation chez les Libanais, notamment au sein des composantes chrétiennes du ‘14 Mars’, mouvement souverain et indépendant, hostile au Hezbollah pro-syrien, alors que dans les milieux diplomatiques l’attaque a été considéré comme inquiétante. Le chef du parti parti chrétien des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué « ceux qui tentent de minimiser l’importance de l’incident de la nuit de lundi à mardi dans la zone d’opération de la Finul » et a fait assumer la responsabilité de cet incident à l’armée, à l’État libanais et à la force internationale.
Selon Geagea, les tirs de roquettes « met de nouveau en relief la nécessité du retrait de toutes les armes détenues illégalement, que ce soit par les intégristes ou autres, notamment dans les régions de Halwa, Kossaya, Sultan Yaacoub, sans compter les camps palestiniens et les armes du Hezbollah ». « Sinon, a-t-il averti, le Liban ne connaîtra jamais la stabilité ». Geagea a considéré qu’une relance de la conférence nationale de dialogue « est inutile dans les conditions actuelles, puisque la partie concernée (le Hezbollah) refuse d’engager un dialogue autour du dossier dont nous nous plaignons », à savoir les armes.
De fait, au Liban, l’on s’inquiète des tirs de roquettes sur Israël, car ces tirs interviennent alors que la dictature syrienne du clan Assad menace de conflagration régionale généralisée et alors que le Hezbollah exprime son soutien répété à ce même régime syrien. Les tirs de roquettes sur Israël depuis le Liban constituent aux yeux de nombreux Libanais une tentative de ramener le Liban à la logique de l’arène de combat, alors qu’il faudrait que le pays passe à l’étape d’un État possédant, non pas le monopole de la violence et de la décision de guerre en coordination avec la Syrie et le Hezbollah, mais au contraire à l’étape d’un Etat prenant l’initiative de la paix.
On le voit, de Beyrouth à Istanbul, ainsi que dans la moitié nord d’Israël, les services secrets de la dictature syrienne et leurs mercenaires sont loin d’avoir perdu leurs capacités de nuisance dans la région, du Proche Orient à l’Asie mineure.
© Michel Garroté Rédacteur en chef de www.dreuz.info
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