La Syrie : fin de partie

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Par Alexandre Goldfarb*   Après presque une année de révolte en Syrie, plus de cinq mille morts et des milliers de disparus, qui sont sans aucun doute eux aussi morts, après des scènes horribles, des tortures – y compris sur des enfants – la …

Par Alexandre Goldfarb*
 
Après presque une année de révolte en Syrie, plus de cinq mille morts et des milliers de disparus, qui sont sans aucun doute eux aussi morts, après des scènes horribles, des tortures – y compris sur des enfants – la révolution syrienne semble s’orienter vers une guerre civile.
 
Cela est dû principalement à l’absence d’une vraie opposition politique, et du fait que la seule opposition connue, et maintenant reconnue à l’étranger, ne l’est pas en Syrie.
 
La Syrie n’est ni l’Egypte ni la Tunisie.
 
L’islamisme, que l’on retrouve ailleurs dans les pays arabes n’existe pas en Syrie. L’erreur d’appréciation des occidentaux, et particulièrement de la France, sera lourde de conséquences dès le court terme.
 
Pendant qu’Assad continue sa répression et ses crimes, tout en étant incapable de maîtriser sur place la révolte, pendant que les Nations Unies tergiversent sur la ou les solutions possibles, l’opposition syrienne est incapable d’exister.
 
Cette opposition est morcelée, divisée et incapable de s’unir. Le CNS de Ghalioune, pour le moment, a réussi à faire croire à un semblant d’opposition, grâce à l’appui principalement de la France. En réalité, il n’est pas présente sur place. Cela ne peut donc pas fonctionner comme cela a fonctionné ailleurs.
 
Le choix français de Monsieur Juppé et de l’UMP de Monsieur Copé est politiquement aberrant. Comment un gouvernement occidental peut-il se tromper à ce point ? Il parait invraisemblable que le Président Sarkozy n’a pas suivi ce dossier. Adouber une opposition qui n’est même pas reconnue dans son propre pays est hérétique.
 
Certes, les autres opposants syriens, peu habitués ou même pas du tout habitués à faire de la politique, ont laissé la place aux islamistes. Certes ils n’ont jamais été capables de franchir le pas et de venir occuper le terrain. Et pourtant, ils ont eu les occasions.
 
Finalement, tout cela sert Assad, qui tant bien que mal se maintient encore… 
 
Il va partir car il est de plus en plus isolé, et des failles importantes sont apparues jusque dans son armée. Il sera visiblement remplacé par des islamistes.
 
Nous sommes dans un monde curieux et triste, où nos démocraties « ultra light » ont prouvé leur faillite aussi bien dedans que dehors.
 
La Syrie à son tour devrait en connaître les méfaits.
 
© Alexandre Goldfarb pour Dreuz.info
 
* Alexandre Goldfarb a organisé à Paris le seul grand meeting de soutien au Peuple de Syrie, auquel ont participé, entre autres, François Bayrou, Laurent Fabius, André Glucksmann, Bernard Henri Levy, Fadela Amara, Axel Poniatowski, et il y eut de nombreux messages lus au public, notamment de Jean-François Copé et François Hollande.

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