L’ONAC du Gers répond, et quelle réponse !

, par  Kir , popularité : 57%

Loin de moi la pensée d’avoir une réponse de la part de l’ONAC, lorsque, le 11 février dernier, je laissais sur son site du Gers le mail ci-après, avec pour objet : « Remarques » :

[bleu marine]« Un mot pour vous signaler quelques erreurs sur la véracité des faits historiques à cette page de votre site :

http://www.gers.pref.gouv.fr/acvg/d...

[bleu marine]Vous écrivez :

[bleu marine]1 / "Le référendum a lieu le 8 janvier 1961. Le "Oui" l’emporte très largement même en Algérie."

[bleu marine]Non, le référendum n’eut pas lieu en Algérie ; ni les Algériens de souche, ni les Européens (les Pieds-noirs) ne furent consultés.
Seule, la France métropolitaine le fut. C’est donc une erreur historique que vous faites.

[bleu marine]Je comprends que vous l’ayez pensé, car c’est très antidémocratique et anticonstitutionnel, mais c’est ainsi.

[bleu marine]2/ "Le lendemain, 19 mars, le cessez-le-feu devient effectif dans toute l’Algérie. Le calme ne s’installe pas pour autant. Du sang va couler encore. L’O.A.S. se déchaîne, à Alger entre autres. Il y a des morts à Bab-el-Oued, dans la rue d’Isly. Les attentats ne connaîtront une trêve provisoire que le 31 mai. Les harkis, serviteurs de la France, et les musulmans qui lui sont restés fidèles connaissent un sort atroce. Considérés comme des traîtres, ils sont exécutés sans pitié par les nouveaux maîtres algériens."

[bleu marine]L’Oas ne fut pas la seule à se déchainer ; le FLN, grossi des prisonniers relâchés par la France, se livra à des massacres et des enlèvements,
tant envers toutes les populations locales (européens et algériens de souche, pro-français ou trop "tièdes") que envers les soldats français du contingent. Et ce, même dans les régions où l’OAS n’opérait pas, comme le bled ou le djebel.

[bleu marine]Le cessez-le-feu ne fut respecté que par l’armée française, contrainte de rester l’arme aux pieds sur ordre gouvernemental.

[bleu marine]Le FLN ne reconnaissait pas les accords signés entre le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) et la France.
D’ailleurs le représentant du GPRA signataire des accords, Krim Belkacem, fut assassiné par le FLN en 1970. (luttes intestines GPRA/FLN)

[bleu marine]Le 5 juillet à Oran, tous les européens furent massacrés dans des conditions horribles, ou bien enlevés.

[bleu marine]Pour les harkis, ce fut plus que l’horreur.

[bleu marine]Les guerres intestines entre : et ALN de l’intérieur et de l’extérieur, et le FLN, ont provoqué dès le 3 juillet un désordre incomparable.
Parmi les personnes enlevées, des militaires du contingent que leurs familles attendent toujours.

[bleu marine]Les Accords d’Evian étaient des accords de dupes, jamais respectés par les nouveaux maitres de l’Algérie : le seul FLN.

[bleu marine][bleu marine]Voilà, vous pouvez vérifier mes affirmations, vous trouverez moultes sites qui en donnent.

[bleu marine]Cordialement,
Kirliane »
[/bleu marine][bleu marine]

La réponse que voici arrive dans ma BAL le 16 fevrier :

[vert olive]"Madame, Monsieur,
 
[vert olive]Je vous indique le lien suivant qui émane du site du Conseil Constitutionnel concernant votre remarque quant au vote des départements algériens lors du référendum de 1961. Cet article précise bien que les résultats des départements algériens ont bien été pris en compte.

 
[vert olive]http://www.conseil-constitutionnel....

 
[vert olive]Concernant le reste de vos affirmations, elles reflètent vos sentiments et votre opinion que nous respectons en tant que telle.
 
 
[vert olive]Cordialement.

[vert olive]Le Délégué à la mémoire combattante ONAC du Gers."

D’accord, j’aurais dû être plus attentive à la date, que j’ai confondue avec celle du 8 avril 1962.

J’étais en pleine recherche documentaire pour les articles sur FNACA , GAJE et compagnie, ce qui prend un temps fou, et la rabia montait au fur et à mesure. Pas de chance, l’envoi du mail « Remarques » s’est produit au paroxysme de l’irritation du poil, tant la longue consultation et l’accumulation de contre vérités devenaient insupportables. La coupe était pleine.

Peu importe, sans cette erreur, peut-être n’aurais-je pas reçu de réponse.

Et quelle réponse ! Tenons-nous-le pour dit, après le 19 mars 1962 :

- les exactions du FLN grossi des prisonniers relâchés par la France,

- les troupes françaises restées l’arme au pied sur ordre gouvernemental et le respect unilatéral du cessez-le-feu,

- les enlèvements et les assassinats des soldats et des civils, et le 5 juillet à Oran

- les luttes intestines entre GPRA/FLN et ALN de l’intérieur/ALN de l’extérieur

[*pour l’ONAC du Gers tout cela n’est que « sentiments » et « opinion » personnels :*]

« Concernant le reste de vos affirmations, elles reflètent vos sentiments et votre opinion que nous respectons en tant que telle. »

__5__

Un retour sur le site ONAC, où, tout en bas de la page, on lit :

« Les membres du Comité du Mémorial tiennent à remercier tout particulièrement Monsieur Guy LABEDAN, Correspondant de l’Institut d’Histoire du Temps Présent et Monsieur Marcel-Pierre CARRERE, Directeur du Service départemental du Gers de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, pour avoir bien voulu rédiger le présent document. »

Une recherche sur Google nous donne la définition de l’Institut d’Histoire du Temps Présent , l’IHTP :

« une unité propre du CNRS qui travaille sur l’histoire culturelle de la guerre au XXe siècle, les systèmes de domination autoritaires, totalitaires ou coloniaux, l’histoire culturelle et l’histoire des cultures des sociétés actuelles, et enfin l’épistémologie de l’histoire du temps présent, entendue comme approche singulière des rapports entre passé et présent, sensible à la mémoire, au témoignage, au rôle des historiens dans la cité.

Il dépend de l’Institut des sciences de l’homme et de la société du CNRS et comprend des personnels statutaires (chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs), des enseignants-chercheurs associés venus des universités, des doctorants associés, ainsi que des chercheurs étrangers. Il possède un centre de documentation (bibliothèque, archives écrites et orales) spécialisé sur la Seconde guerre mondiale, la décolonisation, l’histoire orale. Il est le siège de plusieurs réseaux de recherche nationaux et internationaux. »

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Ainsi donc, les chercheurs de l’IHTP et les Directeurs Départementaux de l’ONAC se chargent de notre mémoire, avec la rigueur nécessaire, comme le démontre cet article.

(Pour documentation, on trouve tous les Directeurs Départementaux de l’ONAC, à cette page :

http://www.defense.gouv.fr/onac/content/download/141396/1226900/file/Trombi%20SD.pdf )

Combien de temps encore vont-ils se cacher derrière le vernis de l’honnêteté, tout en suivant la boussole d’une idéologie bien (re)connue ?

Voir en ligne : http://www.gers.pref.gouv.fr/acvg/d...

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