Emeutes en Grande-Bretagne : « Le facteur policier a été un détonateur important »

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DÉCRYPTAGE - Comme en France en 2005, les manifestations arrivent après ce qui est perçu comme une bavure policière...

Diplômé de la London School of Economics and Criminal justice policy, Corentin Ségalen fait part de son analyse sur les émeutes en Angleterre. Selon lui, la crise du modèle de police britannique est un facteur déclenchant à l’aggravation de la situation.

Londres s’est enflammée après un fait divers et une manifestation. Est-ce un schéma habituel ?

Il n’y a rien de nouveau. Comme lors des émeutes de Clichy-sous-Bois en France en 2005 ou à Los Angeles dans les années 1990, les émeutes interviennent après ce qui est considéré comme une bavure policière. La réaction contre les forces de l’ordre est très violente. Certains en profitent alors pour piller des magasins, incendier des voitures… Ce qui est nouveau en revanche, c’est que le phénomène s’étend à plusieurs villes : c’est l’effet « copycat ». L’autre nouveauté, c’est que la violence des manifestants est aussi tournée contre les passants, les bâtiments. On avait déjà vu ça lors des manifestations en France contre le CPE en 2005.

Pourquoi est-ce que ces émeutes arrivent maintenant ?

Le modèle de police britannique est en crise. En juillet, à la suite du scandale des écoutes illégales de News of the World, le chef de Scotland Yard et le chef du service antiterrorisme ont démissionné. Du coup, sans chef, la réaction de la police a été tardive. Ce scandale national a aussi entaché l’image de la police anglaise, que ce soit au niveau de la population ou au sein même des forces de l’ordre. Bien sûr, le pays est aussi en période de crise et les Anglais la vivent de manière plus forte. Mais le facteur policier a été un détonateur important.

Voir en ligne : http://flux.20minutes.fr/c/32497/f/...

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