Bio et fric.... frac : Money !!! C’est bon, c’est b(i)eau, c’est cher

, par  Allezou...bIda ✞ , popularité : 56%

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72 % plus cher : le vrai prix du bio [Florent Vacheret]

10 Novembre 2009

Après 15 ans de promesses plus ou moins tenues, le marché bio décolle enfin. C’est un nouvel eldorado, avec une croissance officiellement mesurée à + 25 % en 2008, pour un chiffre d’affaires estimé à 1 milliard d’euros en GMS. Et ce n’est qu’un début. En octobre, l’institut Precepta prédisait que le marché bio progresserait encore de 8 à10 % par an jusqu’en 2012. Les GMS feront encore mieux et leur part de marché grimpera de 40 à 45 % d’ici là, selon Precepta. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.
20 à 30 % plus cher, officiellement

Outre l’appât du gain que suscite le bio, toutes les enseignes se placent aujourd’hui en chantre de l’agriculture verte et exploitent le filon avec des gammes MDD toujours plus étoffées. Et toutes se gargarisent de leur capacité à démocratiser les produits bio grâce aux marques maison. C’est un fait acquis, le bio n’est que 20 à 30 % plus cher en moyenne, pas plus. « Entre 20 et 30 % plus cher, c’est bien ce que me disent les responsables des enseignes à chaque fois que je les rencontre », confirme Elisabeth Mercier, la directrice de l’Agence Bio. Cet organisme officiel relaie lui-même le chiffre de + 30 %, tiré d’une enquête de l’Inra datant de… 1998.
Verdict après 656 comparaisons : + 72 %

Sur le terrain, pourtant, il est très courant de constater des écarts de prix très supérieurs. Linéaires a donc voulu en avoir le cœur net ! Nos journalistes se sont rendus dans quatre enseignes majeures (Leclerc, Carrefour, Intermarché et Géant Casino) qui sont aussi parmi les plus impliquées dans la vente de bio, notamment via leur offre MDD. Pour limiter tout biais d’interprétation, une sélection drastique a été opérée : n’ont été relevés que des produits conventionnels et bio strictement comparables en termes de marque, de recette et de format/conditionnement (voir méthodologie). 656 comparaisons de prix plus tard, le verdict est tombé : manger bio coûte en moyenne 72 % plus cher ! Le fameux seuil des 30 % n’est donc que foutaise. Dans les rayons, à peine plus d’un produit bio sur cinq n’atteint pas ce cap, alors que près d’un sur trois dépasse les 90 % de différentiel !
100 % d’écart sur les produits basiques et bataillés

Les + 72 % tirés de l’enquête sont d’autant plus crédibles que cette moyenne reflète des résultats globalement très homogènes, quel que soit le tri pratiqué : l’enseigne la moins chère propose un différentiel conventionnel/bio de + 62 %, idem pour la famille de produits la plus accessible (+ 57 %) ou la catégorie de marques.

Bien évidemment, plus un produit est élaboré ou plus il concentre une forte valeur ajoutée et plus le coût matière est dilué. Et donc le delta moindre entre conventionnel et bio. A titre d’exemple, le saumon fumé bio de Labeyrie n’est souvent guère plus de 20 % plus cher que l’équivalent standard. Idem pour une marque de confiture régionale haut de gamme, dont les prix au kilo sont déjà trois fois supérieurs à ceux du cœur du marché conventionnel. A l’inverse, on frise très vite les 100 % d’écart quand le référent est à la fois basique, bataillé en prix et de faible valeur faciale : moutarde, mayonnaise, pâtes, petits beurre, biscottes, etc.

Retrouvez la version intégrale de l’article avec les classements par enseigne, par type de marques et l’interview de l’expert MDD Yves Marin dans le numéro de novembre de Linéaires.
Méthodologie

Afin de ne pas introduire de biais dans la comparaison, seuls les produits conventionnels et bio de même marque (nationale, MDD, voire régionale), possédant des recettes et des formats comparables, rentrent dans le champ de l’étude. Les marques spécialistes de la bio (Bjorg, Jardin Bio, etc.) sont donc exclues de la comparaison. Idem pour les produits porteurs en parallèle d’une promesse de commerce équitable (quand le produit conventionnel ne l’était pas).

Au global, le panier est composé de 664 produits, soit 332 comparaisons réalisées. Les moyennes annoncées correspondent à la moyenne des indices de prix par produit après confrontation des prix au kilo (ou au litre). Les relevés ont été réalisés entre le 8 et le 12 octobre sur la ville de Rennes, dans les enseignes Carrefour, Intermarché, Leclerc et Géant Casino.

Evidemment libre à vous d’acheter bio, bon et cher... mais vraiment libre...? Oui pour qui a les moyens.

Est-ce une mode ? Est-ce une question de santé publique ? N’est-ce qu’une question de marché ? Je pencherais pour les questions de mode et de marché... ; par contre il est possible que les AMAP et autres mouvements associatifs permettant à tout un chacun d’acheter "propre" soient "une bonne initiative."

Voir en ligne : http://www.lineaires.com/

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