Au nom de l’Homme.

, par  DiaOulRu , popularité : 31%

« Ce qui motive ma vie, c’est d’être aux cotés de celui qu’on condamne avant qu’il ne soit condamné. »,

résume l’avocat Henri Leclerc, Président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, dans un documentaire qui lui a été consacré sur France 5 le 18 avril à 20h40. Défenseur des indépendantistes algériens, d’ouvriers en grève ou de paysans spoliés, il combat encore à 74 ans pour l’abolition universelle de la peine de mort et milite contre les réformes du Ministère de la Justice.

Pourquoi dès lors, avec une telle motivation, louable certes, émanent d’une telle personnalité présidentielle même honorifique, cette association laisse de côté pour solde de compte, les personnes victimes qui ont du refaire leur vie et qui garde rancœur d’une politique d’Etat dont ils n’étaient pas responsables ? Je parle bien entendu des Français originaires d’Algérie rapatriés en Métropole, que l’on a jamais souhaité écouter, condamnés à n’être… que des Rapatriés d’Algérie avec toutes les tares dont on les a affublés servant à servir une cause présente comme si l’action politique instrumentalise l’histoire en vertu d’une vision du passé, du présent, du futur.

Imperator Caius Iulius Caesar dit ‘Jules’ autrement dit Jules César, général, homme politique et écrivain romain dénonçait dans son ouvrage sur ‘La Guerre des Gaules’ la force et les faiblesses de ses adversaires dont il tentait de conquérir le territoire. Depuis la victoire de l’Empereur sur Vercingétorix, ni les unes, ni les autres n’ont guère changé. Leurs forces, c’est leur bravoure, leur générosité, leur désintéressement, leur impétuosité, leur curiosité, leur capacité d’invention, le don qu’ils ont gardé de s’adapter à des situations extrêmes. Leurs faiblesses, ce sont les clans, l’intolérance réciproque, leurs brusques colères, les luttes intestines, la jalousie qu’ils portent aux avantages que d’autres de leurs semblables peuvent acquérir. Si on peut être admiratif de la grandeur des hommes formant de telles Nations, il est regrettable de rencontrer trop souvent la petitesse d’individu qui mijotent dans leurs petites querelles leur petite soupe, individus qui au moment où il est nécessaire de le faire rebâtissent néanmoins la grandeur de leur Nation. Pourquoi ne pas conserver cette grandeur, surtout celles de l’âme et de l’esprit ?

Il n’y a pas si longtemps des philosophes de l’histoire entendaient à éclairer celle-ci. Cela tend à disparaître. Politiques et intellectuels s’avèrent de moins en moins capables de donner une cohérence à l’histoire avec l’expérience des hommes et des femmes du passé, expérience humaine pour en tirer des leçons, pour se confronter à des défaillances de société, des cultures différentes et éloignées de la nôtre dans le temps. Nous sommes tous issus de filiations familiales, sociales, culturelles, nous sommes donc tous proches de notre même histoire qui nous renvoie aux grandes tragédies, aux génocides et autres crimes de masse, d’où une exigence de mémoire collective ou non, mais nécessaire.

Vieille habitude, trouver ce qui sépare est sûrement plus aisé que de rechercher ce qui rapproche. Ce qui rapproche est sûrement plus constructif.

(A ce sujet, un excellent ouvrage à lire ou a relire : "La Hantise du Passé" par Henry Rousso, Directeur de recherche au CNRS et ancien directeur de l’Institut d’Histoire du Temps présent)

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