APOCALYPSE

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Il est bien dommage que les deux premiers épisodes d’APOCALYPSE ( A 2 - 8 Sept. 09 ++) relatant les invasions nazis de 1939/40, n’aient pas mentionné que le commandement français était parfaitement informé de la "ruse" d’Hitler avant qu’elle ne se produise, d’attaquer par le flanc les troupes françaises qui se portaient en Belgique, en traversant les Ardennes considérées à tort par nos puissants stratèges comme infranchissables avec des chars.

La vérité y aurait gagné. La correcte information du téléspectateur aussi.

Voici comment les français et les anglais ont été informés des décisions stratégiques d’Hitler bien avant qu’elles se traduisent dans les faits.

Ce n’est donc pas la "ruse" éventée d’Hitler qui est à l’origine du désastre, de l’Apocalyspe ici invoquée, mais l’incompétence crasse, l’entêtement et la prétention des gouvernements, ainsi que du commandement militaire.

"Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" avaient-t-ils dit dans une envolée lyrique ... C’est plutôt : " nous avons été vaincus parce que nous étions emplâtrés de fausses certitudes" qu’il fallait comprendre.

Il serait vraiment temps que l’histoire réelle soit enfin racontée et enseignée comme elle est et non pas comme on aimerait qu’elle soit.

le Général Gamelin

Dès 1938 les services secrets britanniques, français et polonais découvrirent par le renseignement que tous les messages secrets de l’Allemagne nazi étaient codés par une machine appelée "ENIGMA". Une copie de cette machine fut réalisée en Angleterre et le programme de décodage pris le nom de "ULTRA" ( comme le code de l’Amiral Nelson à Trafalgar) . Il devint opérationnel en Avril 1940.

Extrait de :

[*"La Guerre Secrète. Le Rempart du Mensonge" de Anthony Cave Brown"*]

<< On possédait là une source d’informations au coeur même du Haut Commandement allemand. // En avertissant l’Angleterre de l’opération Jaune ... la grande offensive de Hitler contre l’Europe de l’Ouest ... Ultra intervenait pour la première fois de manière importante dans la Seconde Guerre mondiale.

Comme devait l’affirmer plus tard le général Bertrand, seuls les Français avaient réussi à décoder quelque 141 messages chiffrés d’Enigma entre la fin octobre 1939 et la mi-juin 1940, résultats qui devaient leur permettre, ainsi qu’aux Anglais, de déchiffrer par la suite environ 15 000 messages allemands.

A l’appui de ces informations, des mises en garde répétées sur l’imminence de l’attaque parvenaient des membres de la Schwarze Kapelle ( nom sous lequel les nazis désignaient les conspirateurs au sein de l’état-major général allemand et de l’Abwehr ) ainsi que du Vatican. On eut même plus tard confirmation, en février 1940, que le mauvais temps avait forcé un courrier allemand à atterrir en Belgique et que le plan complet de l’opération Jaune était tombé aux mains des Belges.

En outre, des reconnaissances aériennes françaises avaient signalé d’énormes concentrations de blindés et de troupes allemandes dans la région d’Eifel.

Enfin, comme on devait le déclarer par la suite, directives et objectifs de l’offensive avaient été dévoilés par les questionnaires du service secret allemand, tombés aux mains du contre-espionnage français par les soins d’agents doubles.

Et pourtant, quand les armées de Hitler, fortes de 2 500 000 hommes, attaquèrent la Belgique, les Pays-Bas et la France, le 10 mai 1940, la surprise fut totale !

Malgré les renseignements fournis par l’espionnage, jamais peut-être n’avait été enregistrée une telle défaillance dans l’appréciation de la situation et les choix d’une action, échec qui devait demeurer l’un des plus mystérieux et des plus catastrophiques de l’Histoire.

Lors de leur attaque sur le Danemark et la Norvège, en avril 1940, les Allemands avaient aussi agi par surprise.
Pis, ils avaient infligé de sérieuses pertes à la Royal Navy pendant les opérations en Norvège, ayant été en mesure de décoder et déchiffrer les secrets de l’Amirauté.

C’est pourquoi la campagne de Norvège ayant déjà ébranlé le gouvernement Chamberlain, ce dernier ne put résister à l’attaque de l’opération Jaune.

Le jour de l’offensive à 11 heures du matin, quelques heures seulement après l’ouverture du barrage d’artillerie allemand, alors que les parachutistes nazis pleuvaient sur tous les
points stratégiques de la Hollande et de la Belgique, Winston Churchill, Premier Lord de l’Amirauté, était convoqué d’urgence au 10 Downing Street.

Chamberlain, pour sa part, ayant déjà entendu résonner en lui les paroles redoutables de
Cromwell :

« Vous avez siégé ici trop longtemps pour le peu de bien que vous avez fait. Partez, vous dis-je, et laissez-nous en paix. Au nom de Dieu, allez-vous-en ! »

venait de décider de démissionner et demandait donc à Churchill s’il acceptait la succession. Ayant répondu par l’affirmative, Churchill se présenta à six heures du soir devant le Roi à Buckingham Palace.

Après s’être entretenu quelques instants de la situation avec le souverain, Churchill prit congé, pour former son gouvernement. Il était âgé de soixante-six ans, et il sembla à ceux qui le connaissaient bien que sa vie tout entière l’avait préparé à cet instant. >>

Chamberlain ayant probablement conscience d’avoir atteint son propre niveau d’incompétence, selon le Principe de Peter, avait volontairement lâché la main ...

Quel dommage que le trio "Daladier-Gamelin-Reynaud" et consorts n’aient pas eu, au même moment, un semblable éclair de lucidité.

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