La mixité sociale

, par  Allezou...bIda ✞ , popularité : 39%

Lorsque j’étais petite fille, dans mon pays, le terme de mixité sociale nous était inconnu : c’est encore une invention des académiciens qui retravaillent notre dictionnaire pour le mettre au goût des autres....., je disais donc nous étions mixés ou mixités ?

J’ai usé mes fonds de petite culotte assise à côté de Fadila, Zora et je prenais mes goûters chez Hassiba qui était une de mes meilleures amies (que c’était bon ces gâteaux des lendemains de fête...), une autre de mes amie, Rose était la fille d’un ouvrier tailleur, veuf et père de 6 enfants, je savais qu’elle était de religion juive ce qui n’avait pour moi aucune signifiaction et ainsi jusqu’à l’âge de 16 ans (pour être honnête la fin de mes humanité, je les ai faites en école religieuse en tant qu’interne... mais les vacances nous voyaient nous retrouver et les bavardages étaient sans fin : je venais de la capitale... j’étais une curiosité), j’ai vécu sans le savoir cet état de "mixitude"...

Un exemple de notre diversité : Ecole de garçon de Batna (pas d’inquiètude ce n’est pas là que j’ai appris ce que je sais...j’étais dans une école de filles, c’est juste pour que vous vous fassiez une idée ....)

Aujourd’hui, Jean Nouvel, architecte contemporain de renommée mondiale, prix Pritzer, grand prix international de l’architecture, animateur de l’une des dix équipes qui planchent sur le projet présidentiel du "Grand Paris" était l’invité du 7/10 de Nicolas Demorand sur France Inter.

Il explique ses positions par rapport à la dérive que connait ce projets (voir l’adresse du site en fin d’article pour s’informer sur les projet et les positions de Jean Nouvel, le propos n’est pas d’en faire état ici) puis en réponse aux questions des auditeurs deux grands mots sont lâchés : vision humaniste et mixité sociale !!!

Quelqu’un parmi vous a-t-il eu l’opportunité de la vivre cette mixité sociale ?

Moi oui : arrivés dans la seconde ville de France, nous eûmes "la chance" de trouver un logement dans une tour du 3ème arrondissement, à la périphérie d’un quartier dit sensible : j’ignorais à ce moment là en quoi consistait ce genre de lieu.

Nous ne pouvions pas dire que la vie était belle, nous venions de vivre un traumatisme et nous faisions ce que nous pouvions mais peu à peu nous primes nos marques et nous fîmes notre petit bonhomme de chemin.

Je ne voyais pas le quartier changer (partant à 8 heures et rentrant à 18 heure, mon emploi du temps ne me permettait pas de faire de la sociologie ni de l’anthropologie), malgré ce je sentais dans l’air une certaine tension, les locataires de la tour, avant de plier bagages, bavardaient, les mots tranquillité, sécurité filtraient des conversations, je me demandais pourquoi. Évidemment je voyais la population se diversifier, les commerces se vendaient à tour de rôle, les nouveaux arrivant étaient différents, le temps passait.

Puis je fus mère, ma fille arriva à l’âge de la maternelle ; par commodité (chaque femme, mère, épouse ayant un emploi saura l’importance que revêt le mot "commodité" dans ce cas là) elle est allée à l’école primaire qui se trouvait dans ma rue.

Un soir que j’allais la chercher à la sortie de l’école, mon petit bout de chou se planta sur le trottoir, cracha parterre et me dit des gros mots en arabe (je ne connaissais que ceux-là, n’ayant pas eu la chance d’avoir un apprentissage de cette langue).

Je venais de faire l’expérience de la mixité. Nous déménageâmes.

Qui peut me dire dans quel "paradis" habite Jean Nouvel ?

Un projet de Jean Nouvel pour le Grand Paris

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/

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