La Nationalité n’est pas une carte de crédit

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 62%

Le député UMP Thierry Mariani annonce qu’il déposera des amendements au futur projet de loi sur l’immigration, dont il est le rapporteur, permettant la déchéance de nationalité de certains auteurs de crime, dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France de mardi.

Lors de la discussion du texte devant le Parlement fin septembre,

"je soutiendrai des amendements permettant d’en revenir à une disposition qui existait dans la loi jusqu’en 1998 : la déchéance de la nationalité française pour les auteurs de crimes, français depuis moins de dix ans et dont la condamnation est égale ou supérieure à cinq ans de prison ferme"

explique le député du Vaucluse.

Selon M. Mariani,

"cela vise une minorité qui n’a pas sa place dans la communauté nationale".

Interrogé sur l’éventuelle inconstitutionnalité d’une telle mesure, il répond qu’il "ne voit pas en quoi cela serait inconstitutionnel si cela était valable il y a douze ans".

"Ce qui compte, c’est que les dispositions que nous voulons prendre sont logiques et parfaitement comprises par la population. La France invisible et silencieuse pense que la nationalité n’est pas une carte de crédit donnant uniquement accès à des services. Il y a aussi des devoirs"

insiste ce proche du chef de l’Etat.

La polémique a enflé depuis que, vendredi à Grenoble, Nicolas Sarkozy a demandé que la nationalité française puisse

"être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte" à la vie d’un policier, d’un gendarme, ou de tout autre personne "dépositaire de l’autorité publique".

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a même proposé d’aller plus loin dimanche avec l’extension des possibilités de déchéance de nationalité à l’excision, la traite d’êtres humains ou pour des "actes de délinquance grave".

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