LES POISSONS DE LA MER .......

, par  Danièle LOPEZ , popularité : 45%

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Pêcheur ! Quel métier de misère ! Il y a longtemps…… celui de nos jeunes années là-bas ….

C’était presque une punition d’être pêcheur !

Comme si la religion à laquelle ils sont tous, toujours très attachés, leur exigeait d’être pauvres pour que le royaume des Cieux (et de la mer peut-être ) leur appartienne.

Ils sont à la merci de tout !

Si la mer n’est pas trop mauvaise… ou le vent pas trop fort… ou les filets qui se déchirent… ou le moteur plus très jeune qui refuse de partir … et surtout à la merci du poisson qui voudra mordre à l’hameçon !

Parce que , faut pas croire, le poisson fait ce qu’il veut ! il n’est pas tous les jours au rendez-vous . Il a ses sautes d’humeur eaussi ses périodes !

Prenez les fellahs dans les douars , qui avaient deux ou trois poulets. D’ailleurs c’est pareil avec le petit paysan d’aujourd’hui ….

Ses poulets il va les vendre vivants ou morts sur le marché ou encore il les élève pour les manger … mais le pêcheur, lui , ne voit que de l’eau et ça ne lui assure pas qu’il aura à manger quand il reviendra !

La sardine , il y en a presque tout le temps . Dès qu’il fait beau temps, elle est toujours prête à se faire « allumer » ( par les lamparos) . Mais, allez pêcher un mérou avec un bateau … que nenni !!

Là, fallait savoir y faire , c’était plus la même histoire ! et puis c’est intelligent un mérou … il se terre dans son trou et si tu ne passes pas la nuit à essayer d’être plus malin que lui, tu reviens bredouille !

Cette pêche-là, il n’y a que le courage qui te permet de la pratiquer et du courage, il en faut pour nourrir une famille.

J’en ai connu quelques uns à cette époque qui partaient à pied de la maison chargés comme des mulets avec sac à dos, les cannes, les moulinets, les lancers, la grosse veste pour ne pas avoir froid la nuit. Et ce n’est qu’au bout de plusieurs heures d’une descente vertigineuse et dangereuse le long des falaises escarpées d’un Cap ou d’une crique inaccessible, qu’ils arrivaient tout en bas pour caler et avec tout leur savoir et leur espoir réunis, ils pouvaient remonter avec un denti ou un mérou.

Ce poisson-là c’est du luxe ! alors s’ils peuvent le vendre, ils auront une belle recette. De quoi vivre deux ou trois jours, en attendant une autre pièce aussi prestigieuse.

Mais à cette époque, le poisson le plus courant que nos mères peuvent acheter, ce sont les sardines ou les petits merlans. Des fois il y a aussi du maquereau ou du saurel ou des anchois. Les bogues et les salpas c’est pour les chats !

On n’est pas assez riches non plus, pour aller chez le poissonnier .

D’ailleurs, à part quelques uns qui ont réussi à s’installer « en dur », ils sont tous sur les marchés ou à la criée à vendre le produit de leur pêche.

Et puis il y a les vendeurs ambulants. Avec une carriole qu’ils poussent ou tirée par un cheval.

« Sardinas veritables » !!!!

On dit d’une personne peu discrète : « Elle crie comme une poissonnière » !

Pourquoi ça crie un poissonnier ? Ben ! pour vendre son poisson, pardi !!

Sûr ! s’il ne crie pas pour le vendre le jour même, son poisson , c’est lui qui le garde ! et ça , c’est pas bon pour les affaires !

Forcément ! à l’époque le seul moyen de conservation du poisson pour ces pêcheurs était la barre de glace pilée qui sentait l’ammoniac.

Le poisson ne se conserve pas ! Tu le pêches, tu le vends ou tu le manges ! S’il n’est pas vendu dans les heures qui suivent l’arrivée à terre, tu jettes tout !

Sale boulot ! Peu gratifiant ! Et qui ne nourrit mal son homme. Faut pas s’étonner qu’on ne choisisse pas ce métier !

Et puis d’une manière générale les gens préfèrent cuisiner la viande au poisson.
Même au restaurant on hésite encore à le choisir.

C’est vrai que la carpe ou la truite ne nageaient pas dans nos lacs et nos rivières, vu qu’on n’en avait pas ! Et comme ils ne nous proposent jamais de sardines ou de merlans frits dans leurs menus….

C’est pas une raison pour toujours trouver une excuse : " Il y a trop d’ arêtes … on ne peut pas le manger avec les doigts .. ça sent mauvais… et puis… t’as vu l’œil qu’il te fait dans l’assiette ? son fantôme va te hanter toute la vie … est-ce qu’il est frais au moins ?"

Alors, aujourd’hui, ils ont inventé le « poisson carré » pour les mômes et les « filets de poissons sans arrête » pour les adultes . Comme en plus il est congelé, plus frais que ça tu meurs !

Et surtout, il est à la portée de toutes les bourses !

« Mange du poisson , ça rend intelligent ! » disaient les juifs ! Ils n’avaient pas tort !
Il n’y a qu’à voir ce qu’ils sont capables de faire !

Alors !!!! pour se rattraper , on mange du poisson à midi ?

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