LES MINEURS ET LA JUSTICE

, par  Danièle LOPEZ , popularité : 50%

Dans son article du 29 décembre, Le Figaro fait état d’un « durcissement lent mais continu de la justice des mineurs » d’après une étude menée de 1994 à 2004 et publiée dans la revue Claris .

Selon Laurent Mucchieli, chercheur au CNRS, « les parquets ne cessent de réduire les classements sans suite » .

Ainsi, ces affaires qui demeurent sans poursuites et dont les auteurs (mineurs) ne sont jamais condamnés seraient en régression : 30,5 % en 2004 contre 51,5 % en 1994.

Le parquet, qui s’enorgueillit de ce durcissement , n’a pas précisé le pourcentage de la recrudescence des délits et infractions de toutes sortes dus à des mineurs depuis ces douze dernières années. Or, sans ces chiffres dont nous savons par les médias qu’ils sont en hausse, cette étude est pour le moins tronquée et loin de l’actualité.

Nous n’avons pas besoin de mener des recherches longues et coûteuses pour nous apercevoir que, loin de se calmer, les délinquants toujours plus nombreux sont de plus en plus jeunes parce que assurés de n’être pas condamnables.

Cependant , les délits de ces jeunes deviennent parfois de véritables actes criminels. L’année qui vient de s’écouler nous en a donné toute la preuve avec les différentes affaires que la presse a dévoilées.

S’il s’agit là de l’enfance maltraitée, si ces enfants sont en danger, ce n’est pas en fermant les yeux sur leurs actes et en les laissant libres qu’ils peuvent les sauver.

Un « mineur » de 17 ans qui met le feu dans un autobus, qui agresse des passants, qui vend de la drogue, n’est pas moins criminel aujourd’hui que 12 mois plus tard .

Certes, ils ne sont pas devenus délinquants parce que la vie les a trop gâtés.

Mais la magistrature ne peut pas se substituer aux services sociaux. Son rôle premier est de rendre la justice et nous attendons d’elle qu’elle le fasse avec équité.

Pour cette raison, nous ne pouvons pas comprendre qu’elle se satisfasse à reconnaître que 30 % de ces dossiers soient classés sans suite. Cela revient à avouer que 30 % de délinquants sont lâchés dans la nature en attendant de devenir des adultes….. toujours aussi délinquants qu’avant , si non pires.

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