Grèce : les négociations traînent en longueur

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Les discussions entre les deux principaux partis grecs en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé d’éviter une faillite à la Grèce trainaient en longueur lundi soir à Athènes, où aucun nom de Premier ministre n’avait été annoncé en début de soirée."Un accord tarde, ce n’est pas facile. MM. Papandréou et Samaras sont en contact permanent et essaient de trouver les solutions nécessaires" a affirmé à l’AFP une source gouvernementale. "Si nécessaire, cela durera jusqu’à demain" a-t-elle ajouté.Le nom de Lucas Papademos, ex-vice-président de la Banque centrale européenne (2002-2010) et ex-gouverneur de la Banque centrale grecque (1994-2002), bras droit de Jean-Claude Trichet et conseiller de M. Papandréou est avancé par plusieurs médias comme le nouveau Premier ministre, en raison de son expertise concernant l’euro.Mais devant les retards pris dans l’annonce, les médias grecs spéculaient lundi soir sur les conditions posées par M. Papademos, enseignant à l’université américaine de Harvard, qui souhaiterait notamment repousser la date des élections législatives anticipées fixée au 19 février selon un accord entre le parti socialiste et la Nouvelle Démocratie (droite), selon les médias.Selon la presse, après le ralliement de la Nouvelle Démocratie au plan européen de sauvetage et un accord qualifié d’historique entre le parti socialiste et les conservateurs de la Nouvelle Démocratie dimanche, les tractations entre les deux partis lundi se heurtent aussi aux réticences de la droite à présenter des ministres pour le futur gouvernement, alors qu’elle a bataillé jusque là contre la cure d’austérité dictée au pays par ses bailleurs de fonds. Le nouvel exécutif doit en effet avoir comme mission la mise en oeuvre et la ratification du plan de sauvetage européen pour la Grèce, avant d’entamer la procédure pour des élections en février 2012, au lieu du printemps 2013 initialement prévu.Ce plan d’aide décidé le 27 octobre prévoit une aide totale de 130 milliards d’euros (prêts et garanties) ainsi qu’un effacement de 100 milliards d’euros de dettes sur un total de 350 milliards. En échange, Athènes doit se soumettre à un strict plan de rigueur et accepter une quasi mise sous tutelle.La zone euro et le FMI souhaitent aussi des engagements fermes avant de débloquer le prochain prêt de huit milliards d’euros tirée du premier plan d’aide de 2010.Le versement de prêts à la Grèce, y compris celui de la tranche de 8 milliards "dépendra des réponses qui seront données par le gouvernement grec" sur la mise en place effective des économies budgétaires promises, a expliqué le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker à Bruxelles lundi. Sous forte pression européenne, M. Papandréou avait été contraint jeudi d’enterrer son projet de référendum, et d’accepter de quitter son poste, comme l’exigeait M. Samaras, au profit d’un gouvernement d’union nationale.Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son "respect" à M. Papandréou, qui a annoncé son départ pour obtenir le ralliement de l’opposition de droite au plan européen.M. Papandréou a assuré lors d’entretiens téléphoniques avec le président du conseil européen Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le chef de la zone euro et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, que le nouveau gouvernement respecterait "les engagements de la Grèce qui découlent de l’accord européen".Le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, poids lourd du Pasok, et qui devrait garder son portefeuille de vice-président du nouveau gouvernement, selon les médias, a lui aussi assuré que le pays tiendrait ses promesses en matière d’économies en arrivant à Bruxelles, où il participe lundi à une réunion des ministres des Finances de la zone euro.Mardi, la Grèce prévoit l’émission d’un bon du Trésor d’un milliard d’euros à six mois dans le sillage d’emprunts à court terme, que le pays effectue après être privée des marchés pour des obligations à long terme. Lundi, la presse marquait son soulagement après un week-end de thriller politique, bras de fer et tractations en saluant "l’accord historique de dernière minute" entre les deux rivaux pour sauver le pays de la faillite.

Voir en ligne : http://www.elwatan.com/depeches/gre...

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