Fumeurs, vous êtes "la chance" de la France... Pas comme certains.

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Ça y est, depuis hier soir, c’est vraiment parti pour deux mois de campagne ! Alors, nous, on va prendre un peu de recul, et revenir sur une offensive récente d’un groupe de nos « amis », vous savez, de ceux qui tous les matins en se levant du pied gauche se demandent à qui ils pourraient bien casser les c…, je veux parler pour cette fois des prohibitionnistes du tabac. Ces braves gens, qui veulent notre bonheur, non contents d’avoir chassé les fumeurs de tous les lieux publics, y compris des vespasiennes, voudraient maintenant leur interdire jusqu’aux terrasses des cafés, où les malheureux adeptes de la blonde bout filtre ont trouvé un pauvre refuge ouvert à tous les courants d’air.

Parce que maintenant que les fumeurs occupent les terrasses, les non-fumeurs, qui n’y mettaient jamais les pieds avant, voudraient y aller aussi, na ! Bref, après cette étape décisive, et comme il n’y a aucune raison de s’arrêter d’emmerder le monde quand on y prend autant de plaisir, il ne leur resterait plus qu’à nous interdire de fumer chez nous, et nous obliger à installer des caméras pour que Big Brother vérifie qu’on fait bien tout ce qu’il faut et qu’on ne fait pas ce qu’il ne faut pas.

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Et de surenchérir en ressortant les coûts exorbitants que représenteraient les fumeurs pour notre modèle social… Hé bien cette histoire me fournit l’occasion de réaliser une promesse que je vous avais faite lors d’une de mes toutes premières tribunes « Le tabac tue, du 18/09/2009 », vous prouver, chiffres incontestables à l’appui, que non seulement fumer ne représente pas une charge pour le budget de l’Etat et de la sécurité sociale, mais que les fumeurs constituent une vraie chance pour la France. Et quand j’écris une chance, je devrais sans doute dire « la seule » chance de sortir la France des déficits sans fond dans lesquels son modèle social et son goût de la dépense publique sont en train de la noyer.

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Vous croyez que j’ai trop tiré sur la beu ? Démonstration : aujourd’hui, en France, on compte environ 10 millions de fumeurs, sur une population de 65 millions, dont au moins 40 millions, voire 45 si on inclut les adolescents, en âge de fumer. Si 45 millions de Français ou d’étrangers, en situation régulière ou clandestins, peu importe, fumaient chacun un paquet de cigarettes par jour, à 4 euros de taxes par paquet, ça ferait une recette supplémentaire pour l’Etat de 140 millions d’euros par jour, encaissables tout de suite. Soit, par an, plus de 51 milliards d’euros. Or nos gouvernants et candidats se creusent la tête depuis des mois pour trouver les 100 milliards d’économies ou de recettes qui nous éviteraient de mettre la clé sous la porte en 2016, soit dans cinq ans ! Les 35 millions de fumeurs en plus (45 – 10 qui fument déjà), c’est 250 milliards qui rentrent pour la même période.

Oui, mais, me direz-vous, il y a le coût des nouveaux cancers qui viendrait nous frapper de plein fouet ! Je vous l’accorde. Sauf que… un fumeur complet (autour d’un paquet/jour, avalant la fumée), qui a commencé autour de 16/20 ans, déclare en général un cancer du poumon autour de la soixantaine. Cela nous laisserait le temps de voir venir… D’autant plus que ce n’est pas parce qu’un non fumeur vivra jusqu’à près de 80 ans pour un homme, et plus de 85 ans pour une femme, qu’il n’attrapera pas un cancer du colon, du foie, du pancréas, des seins, de la prostate, et même des poumons. Et puis plus vous vivez vieux, plus votre note de Sécurité Sociale augmente, il n’y a qu’à se rendre dans une maison de retraite pour être édifié.

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Enfin, le fumeur, en mourant de son cancer à un âge où il est en général soit jeune retraité, soit vieux chômeur, c’est-à-dire, disons-le crûment, sans aucune utilité pour la société, c’est autant de prestations sociales et de retraite en moins. Un rapide calcul : imaginez qu’on « perde », grâce aux ravages du tabac, 10 millions de retraités. L’économie pour la France serait, par an, côté retraite et pour une pension moyenne de 1000 euros - ce qui est une estimation basse-, d’au moins 100 milliards d’euros. Côté sécurité sociale, sachant qu’un senior consomme au bas mot 5000 euros par an de médicaments, opérations, cures, aides diverses, ce serait environ 50 milliards d’euros de moins à débourser. Soit 150 milliards d’économies par an, à moyen terme. De quoi largement payer les nouveaux cancers, et avec bénéfice.

Sans compter les effets induits : je n’en citerai qu’un, mais il y en a des quantités. Moins de seniors = moins de patients = moins de médecins = moins de para-médicaux. Or nous manquons tellement de médecins, chirurgiens, dentistes, infirmiers que nous sommes obligés d’en faire venir du Maghreb ou des pays de l’est, privant ainsi les pays qui les ont formés de soignants dont eux-mêmes manquent cruellement… Vous trouvez cela moral ? Moi je trouve ça dégueulasse !

Ainsi, si le prochain président de la République suit ma démonstration, ce ne seront pas les fumeurs que l’on interdira, ce seront les non-fumeurs, mauvais Français qui seront livrés à l’opprobre. Quant aux lieux publics, non seulement les fumeurs y seront les bienvenus, mais les non-fumeurs, mauvais Français, ne pourront y accéder qu’une cigarette, un cigare ou une pipe allumés aux lèvres. Et tout le monde devra avaler la fumée, pour que les effets du tabac soient plus rapides et plus dévastateurs. Et pour ceux qui voudraient tricher, qu’ils n’y comptent pas trop. Nous obligerons toute la population à passer une radio des poumons tous les ans !

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