Affaire Bellebou Compte-rendu du procès en appel

, par  Allezou...bIda ✞ , popularité : 33%

Chers Amis,

Hier à 14h (2 juin 2010) s’est tenu le procès en appel de notre ami Mohamed
BELLEBOU devant la Cour d’Appel de Toulouse.

Etaient présents pour soutenir sa famille, une centaine de membres de
la communauté rapatriée. Nous les remercions chaleureusement d’avoir
fait le déplacement parfois de très loin, tout comme ceux qui se sont
manifestés et excusés de leur absence. Nous remercions aussi la
présence et le soutien indéfectible de Maître Louis ALLIOT,
Conseiller Régional FN Languedoc Roussillon, fils de rapatrié
d’Algérie, seul élu présent... Nos Respects aussi pour la présence
et le soutien du Général Marcel-Henri VOLPELIERE, 88 ans.

Malheureusement, les consignes de l’institution judiciaire étaient de
ne laisser entrer que 30 personnes dans la salle d’audience, ce qui nous
le comprenons a créé quelques frustrations pour celles qui ont du
attendre dehors la fin de l’audience encadrée par un dispositif
policier impressionnant. Nous en sommes sincèrement désolés.

L’avocat général a lu une nouvelle lettre du Sénateur Jean-Pierre
BEL
(http://www.gazette-ariegeoise.fr/2762_Les-preneurs-d-otages-de-JP-Bel-devant-la-cour-d-appel-de-Toulouse-le-lettre-du-senateur-au-president-de-la-chambre.html
) demandant que le tribunal tienne compte du contexte émotionnel de
cette action et « de l’Histoire tragique des Harkis qui continue à
marquer les générations qui ont suivi ». Nous aurions préféré,
que le Sénateur BEL, lui-même, comprenne le désarroi de notre
communauté de destin et le partage sincèrement en décidant de se
désister de sa partie civile... Ceci dit cette déclaration, même
minimaliste, que nous espérions tant, devrait peser favorablement dans
la décision de la Cour d’Appel. L’avocat général a même évoqué,
nous le pensons, sincèrement, l’Histoire des Harkis, dont il a été,
selon ses dires, un témoin privilégié.

Lors de cette audience, les deux avocats de Mohamed, Maître
Jean-Pierre CABROL tout d’abord, puis Maître Thierry MUDRY (associé de
Maitre Gilbert COLLARD retenu indépendamment de sa volonté à la Cour
d’Assise de Nice pour un procès qui a pris du retard) ont pu aborder,
de façon exhaustive, tous les éléments qui ont permis de faire la
lumière sur cet acte de désespoir. Ce qui n’avait pas pu se produire
lors du premier procès le 9 avril 2010 devant le TGI de Foix, puisque
les magistrats étaient restés totalement sourds aux motivations de
Mohamed et s’étaient uniquement focalisés sur la qualification pénale
de son acte.

Maitre CABROL s’est appliqué hier à démontrer l’absence de
préméditation, puisque l’engin explosif factice, « fabriqué de bric
et de broc, qui n’était pas porteur de poudre, mais porteur de sens...
Ce geste signifie clairement que le monde des Harkis est au bord de
l’explosion. L’acte n’est pas dépourvu de sens : dans ce geste, il y a
l’expression d’un désespoir collectif immense, celui d’une communauté
qui désespère de tout. Par contre, on voudrait faire croire qu’il a
prémédité son acte comme le ferait un dangereux terroriste... ».

Maitre MUDRY dans sa plaidoirie est lui revenu sur des éléments
importants contenus dans le dossier d’instruction, notamment dans les
auditions de police, qui n’ont pas été abordés lors du premier
procès et a donc complété efficacement l’intervention de son
confrère.

Les deux conseils de Mohamed ont aussi évoqué des affaires liées à
une actualité récente et pour lesquelles aucunes poursuites n’ont
été engagées. Affaire SODIMATEX (menace de faire exploser une citerne
de gaz), Affaire ESSEX (un directeur retenu plus de 60h par des
responsables syndicaux), affaire du Tramway de Nice (un jeune au casier
bien fourni a menacé de mort un chauffeur de bus à l’aide d’un sabre
japonais condamné à seulement trois mois fermes)...

Mohamed aussi a répondu clairement à toutes les interrogations de la
Cour, et notamment à la plus importante qui était s’il regrettait son
geste ; Mohamed a été clair en répondant : « je regrette d’avoir
entraîné avec moi dans cette affaire, ma famille, mes amis et ma
communauté qui j’espère comprendra mes motivations puisque je sais
qu’elle partage, elle, mon désarroi et ma désespérance... ».

En conclusion, nous pensons donc que lors de ce procès, cette fois-ci,
toute l’attention a été donnée à la défense pour s’exprimer, et que
même si la Cour a rappelé que les faits méritaient une sanction
pénale, elle devait être juste, appropriée et tenir compte de la
personnalité de Mohamed BELLEBOU, de son histoire et de sa
désespérance.

Nous vous donnons rendez-vous, mardi 8 juin 2010 pour l’énoncé du
verdict de la Cour d’Appel de TOULOUSE en espérant, rendre rapidement
Mohamed à l’amour des siens et le compter de nouveau parmi nous pour
continuer le combat pour la reconnaissance, la considération et la
vérité.

Lahcène BOUALAM

Association Bachaga-Boualam

13104 Mas-Thibert

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