L’IVG, une conquête de la Femme ? Il y a quelque chose qui cloche là-dedans...

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Ne me faites pas dire que je préfère que des femmes en détresse se fassent avorter par une tricoteuse dans une arrière cuisine sordide, ni que l’IVG soit réservé à celles qui ont les moyens d’un voyage discret en Suisse ou en Belgique. Ne croyez pas non plus que je sois de ceux qui militent pour la vie à tout prix, quels que soient les risques pour la mère, ou les tares décelées chez le fœtus. Dans ces deux derniers cas, c’est à la conscience de chacun de guider ses choix…

Mais il y a dans la manifestation pour la défense de l’IVG de ce samedi 6 novembre à Paris, curieusement associée à la défense de l’Hôpital Public, quelque chose qui ne me plait pas, mais alors pas du tout.

D’abord, et si on se réfère à leurs banderoles, ces manifestantes semblent considérer l’IVG non pas tant comme un mal, fût-il nécessaire, que comme un moyen de contraception, à peine un peu plus intrusif que les autres.

Pour ces dames, les prétendues atteintes au droit absolu des femmes à se faire avorter seraient une remise en cause du symbole phare du combat féministe : la Femme enfin libre de disposer comme elle l’entend de son corps, de s’envoyer en l’air quand ça lui chante, d’avoir des enfants quand elle le veut, si elle le veut, et avec qui elle veut (l’avis du partenaire ne m’a pas semblé être une de leur préoccupation essentielles, mais passons).

Fortes de leurs droits à copuler selon leur bon plaisir, ces militantes ne voient pas au nom de quoi, si d’aventure un spermatozoïde avait l’idée saugrenue de s’introduire dans leur ovule sans y être expressément invité, elles ne pourraient pas se débarrasser sans formalité excessive de « l’accident ». Nous sommes loin de la détresse de la petite bonne bretonne mise en cloques par le maquereau sans scrupule, et qui fait sauter le marmot…

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Et puis il y a cette prétention à faire payer encore plus cher à la collectivité l’acte chirurgical de l’interruption de grossesse, au prétexte que le défraiement des médecins qui acceptent de le pratiquer (parce qu’on ne les y oblige pas encore, mais ça pourrait venir), n’est pas assez attractif, ce qui limiterait les vocations, et pénaliserait donc les candidates à l’IVG.

Et là, ça me va encore moins, parce que cela revient à demander à la Nation de se tirer une balle dans le pied : la France, on nous le répète tous les jours, a besoin de faire des enfants. Le devoir de l’Etat paraît donc clair : encourager les femmes à faire des enfants, ce qu’il fait d’ailleurs à grand renfort d’allocations diverses et variées. Mais en même temps, on nous demande de payer encore plus pour que plus de femmes puissent non seulement ne pas en faire, mais carrément s’en débarrasser. Nous nageons dans l’ubuesque, admettez-le !

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Et puis, il y a quand même un "hic", avec l’IVG, un tout petit "hic", de quelques centimètres : si vous avez le bonheur d’assister à l’échographie d’un fœtus d’à peine quelques semaines, vous verrez un petit d’humain parfaitement constitué et vivant, qui bouge et réagit à l’environnement de sa mère. L’avortement d’un fœtus de 12 semaines, et même de nettement moins, c’est l’interruption d’une vie en cours, et pas seulement en devenir. Cela, c’est un fait, ce n’est pas une opinion, ni une polémique. L’IVG, n’en déplaise à ses défenseurs, n’est pas une conquête de la Femme. C’est un constat d’échec, un drame humain.

La moindre des choses, ce serait d’y recourir avec parcimonie et discernement, parce que 220.000 IVG par an, cela fait quand même beaucoup, ne croyez-vous pas ?

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