Charles-de-Gaulle est-il maudit ?

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Le porte-avions français est immobilisé pour une durée indéterminée, deux mois après la fin de dix-huit mois de travaux.

La chronique des malheurs du fleuron de la Marine française est déjà bien longue et prêterait presque à sourire si les conséquences n’étaient pas si désastreuses pour le budget et l’image de la France et de l’ex-Direction des chantiers navals (DCNS), son constructeur.

Un peu plus de deux mois après être sorti des chantiers de DCNS à Toulon, où il a fait l’objet d’une campagne de modernisation et réparation de dix-huit mois, le Charles-de-Gaulle est à nouveau immobilisé. Cela, « entre plusieurs semaines et plusieurs mois », a reconnu vendredi la Marine nationale, confirmant une information du blog « secret défense » de Libération animé par le journaliste Dominique Merchet. Le bâtiment est revenu à son port d’attache à Toulon en raison « de problèmes d’usure anormale de pièces mécaniques » dans le système de propulsion nucléaire. Mais, heureusement, le cœur des deux moteurs dont le combustible nu­cléaire vient d’être renouvelé n’est pas en cause.

C’est un « bruit bizarre » et des vibrations dans les moteurs qui ont alerté les équipages, alors que le porte-avions effectuait des exercices au large de Toulon dans le cadre de la réacquisition des compétences par les hommes et le matériel après sa longue période d’inactivité. Vérification faite, le problème se loge « entre deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines du Charles-de-Gaulle à leurs lignes d’arbres qui se sont révélées anormalement usées », selon le ministère de la Défense. Il s’agit d’une série d’engrenages en aciers spéciaux qui sont mus grâce à des turbines alimentées par de la vapeur. Ces engrenages entraînent un axe métallique au bout duquel est fixée l’hélice. Ces pièces sont fabriquées par DCNS dans son site d’Indret (Loire-Atlantique). « Nous en sommes à la phase d’analyse. Nos ingénieurs travaillent. Il leur faudra au moins quinze jours pour fournir un diagnostic », précise un porte-parole du groupe. Plusieurs pistes sont explorées : pièces ou alliage défectueux, montage mal fait, oxydation prématurée. Les ingénieurs chercheront à savoir si le remplacement de cette pièce sur un des moteurs et non sur les deux a joué un rôle.

Une hélice casse net en 2000

Cette nouvelle avarie est un coup dur pour la France, qui vient de dépenser 300 millions d’euros pour remettre à neuf son unique porte-avions avec lequel elle affirme - quand il est en mer - sa puissance diplomatique et militaire. Le chantier avait occupé jusqu’à 1 700 personnes et représenté 2 530 000 heures de travail. Le Charles-de-Gaulle devait redevenir pleinement opérationnel au printemps avec ses 1 800 militaires et son groupe aéronaval constitué d’au moins une frégate, d’un sous-marin, de chasseurs et de missiles. Ce grand navire de plus de 40 000 tonnes, capable d’accomplir des missions multiples, est une pièce essentielle de la dissuasion, puisqu’il en porte la composante aérienne avec une capacité de 40 chasseurs, dont 26 Rafale Marine. Il peut lancer, à partir de la mer, un appareil toutes les 30 secondes grâce à ses catapultes. Seuls les États-Unis et la France en sont capables. Recueil d’information, lancement de missiles antiaériens et à lancement vertical, le Charles-de-Gaulle est une machine de guerre ultrasophistiquée.

Avant de rentrer pour sa « grande révision », ce bijou technologique a connu bien des déboires. Ainsi, en 2000, une de ses hélices avait cassé net lors d’essais en mer au large de Norfolk (Virginie). En 1996, un début d’incendie s’était déclaré sur le chantier. Destiné à remplacer le Foch et le Clemenceau, le Charles-de-Gaulle, dont la construction a débuté en 1987 pour s’achever en 2001, a coûté 3 milliards d’euros sur un total estimé de 10 milliards pour le groupe aéronaval.

* Source Le Figaro- France du 13.03.2009

- Le Charles de Gaulle est aussi une « ville flottante » haute de 75 mètres (soit un immeuble de 25 étages), où peuvent cohabiter 2000 hommes et femmes. Ce porte-avions a pour ville marraine Paris depuis le 9 octobre 2001

- avec un nom pareil il est bon pour la casse d’autant que l’on vient de réintégrer l’otan. Grandeur et décadence !! encore un "joujou" de De Gaule qui se casse : Le porteur de SCOUMOUNE !!!

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