le 8 mai 1945 à Sétif

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 10%

Le 8 mai 1945

Le 8 mai 1945 fut un jour de joie, quand l’enthousiasme des populations éclatait et que le carillon des cloches sonnait la victoire des Armées alliées.

Après le sacrifice de 1940 des troupes françaises, et dans les années qui suivirent, la France désespérée, mais qui espérait toujours la fin de l’occupation, le retour de presque deux millions de prisonniers de guerre, la suppression des restrictions, l’arrêt des bombardements, la cessation des arrestations arbitraires, le tenue des persécutions racistes, l’achèvement du Service du Travail Obligatoire en Allemagne... bref le Pays aspirait à la reprise d’une vie normale.

Déjà, à la fin de l’année 1942, avec le débarquement anglo- américain en Afrique du Nord, puis en 1943 avec la reddition de la Wehrmacht à Stalingrad, l’évacuation de Guadalcanal par les Japonais, la reconquête par l’Armée rouge du Caucase et de tout le bassin du Donetz, la
Corse délivrée, le débarquement en Italie... les français songeaient à une possible, sinon prochaine, libération et, ce malgré un mur de l’atlantique réputé infranchissable !

Le 6 juin 1944, cependant que le corps expéditionnaire français en Italie du général Juin entre dans Rome, les alliés débarquent en Normandie, rejoints bientôt par la deuxième division blindée du général Leclerc qui va délivrer Paris puis Strasbourg.

Et, le 15 août, la première Armée française du général de Lattre, formée en Afrique avec l’apport généreux des peuples de notre empire colonial et aguerrie par sa campagne victorieuse d’Italie, prend pied en Provence et marche glorieusement par la vallée du Rhône vers l’Alsace, le Rhin et le Danube.

Le 8 mai 1945, à Potsdam, les généraux allemands ratifient la capitulation sans condition de leurs Armées en présence des chefs militaires alliés.

La France est représentée par le général de Lattre, qui dans son ordre du jour n°9 du 9 mai 1945 proclame : « Victoire de mai, victoire radieuse de printemps qui redonne à notre France la jeunesse, la force et l’espoir... »

Après cinq années d’occupation, l’Europe est débarrassée du totalitarisme nazi ; les familles accueillent les pères, les fiancés, tous les leurs, prisonniers et déportés. Le pays peut panser ses plaies et reconstruire sur ses ruines.

Au bonheur de se sentir libre, se mêle le regret persistant des Morts au champ d’honneur au cours des combats : d’abord les 124 000 militaires français tués à l’ennemi en 1940 et, aussitôt après, les Morts pour la France avec ou sans uniforme, les français libres et les résistants, avec les autres torturés, déportés, fusillés dans les camps et les prisons, sans oublier les victimes civiles, soit un total de 600 000 personnes qui font beaucoup de veuves et d’orphelins !

Parce que la victoire du 8 mai 1945 a coûté cher en sacrifices, il est de notre devoir d’en tirer les leçons.

Il nous faut garder en mémoire le prix à payer par la société

Pour venir à bout du totalitarisme : aujourd’hui encore, en 2008, l’actualité illustre abondamment ces propos.

Les profanations des cimetières, en particulier celles du carré militaire musulman de Notre- Dame de Lorette du 5 Avril sont d’autant plus scandaleuses : elles méritent sanctions et réparations.

La Nation doit veiller avec vigilance au respect des institutions, elles-mêmes protectrices des valeurs de société que la loi civile a la mission de promouvoir et de défendre.

Pour cela, la République doit consentir un effort de défense proportionné aux menaces, tant pour ne pas être surprise que pour assurer en permanence la sécurité des citoyens.

De vraies valeurs, symbolisées par les trois couleurs du drapeau, les Anciens Combattants sont aujourd’hui comptables et les gardiens fidèles.

Il leur appartient de témoigner quotidiennement et de les transmettre, par l’exemple, aux générations qui montent.

La mémoire vivante, c’est cela, pour que vive le 8 mai !

HUGUES DALLEAU

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