Libye : L’efficacité de L’Armée de l’Air française et du Rafale

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L’Armée de l’Air française et l’avion Rafale font preuve d’une grande efficacité en Libye

Le retrait américain des opérations militaires menées en
Libye place les Européens dans une situation
inédite et complexe. La chaîne de commandement de l’OTAN va,
pour la première fois, fonctionner sans les Américains.

Ces derniers se sont ainsi effacés des structures otaniennes qu’ils
commandent : à Mons, le SACEUR, l’amiral James Stavridis (très discret depuis
le début de la crise), a laissé les commandes au DSACEUR, le général
britannique Sir Richard Shirreff. A Naples, c’est l’amiral Samuel Locklear qui
laisse le devant de la scène au général canadien Charles Bouchard, commandant
en chef de l’opération “Unified Protector”.

Un contingent d’officiers français a d’ailleurs été
transféré de Ramstein vers le sud de l’Italie pour renforcer la présence
française sur place. A Poggio Renatico, c’est le général italien Mario Ottone
qui est aux manettes. Enfin, à Izmir, le numéro deux, le général français
Vincent Tesnière, est informellement à la tête du CC Air HQ, le général
américain Ralph Jodice s’étant lui aussi “effacé”.

L’enjeu est d’importance : il s’agit ni plus ni moins de tester la capacité
des Européens à utiliser les structures de l’alliance de
manière autonome. Les Américains nous placent, de ce fait, face à nos
responsabilités, mais aussi face à nos carences évidentes. La première
d’entre-elles est que les Européens ne sont pas au complet, suite au
refus allemand de participer aux opérations
militaires
.

Vient ensuite la question des moyens propres censés pallier le retrait des
40 aéronefs américains impliqués dans l’opération “Aube de l’Odyssée”. Mais
comment remplacer les 25 avions de combats F-16 et F-15, ainsi
que les 20 ravitailleurs mobilisés par l’USAF ?

Trouver ces moyens en Europe va être “très compliqué”, de l’avis
d’observateurs avisés. La situation est particulièrement compliquée du fait que
certains pays, comme la Suède et la Turquie,
ont refusé de participer aux frappes au sol. Dans le domaine des
drones, les moyens européens seraient nettement insuffisants,
tant en termes de plates-formes disponibles qu’en termes de capacité de
traitement des informations fournies par les drones que les Américains vont
maintenir en opérations au-dessus de la Libye. La planification, le choix et le
traitement des cibles (targeting) est un autre casse-tête pour les Européens,
qui comptaient très largement sur les moyens américains.

Une « véritable promotion de l’armée de l’air »

Autre enseignement de ces premières semaines de conflit, la
France est le seul pays européen à tenir son rang en termes de
capacités, ce qui n’a échappé ni aux Américains ni aux partenaires européens.
Certains avancent même que les opérations en Libye seraient une « véritable
promotion de l’armée de l’air ».

Le Rafale a ainsi démontré ses qualités, inégalées en
Europe : souplesse et polyvalence (capacités à décoller tant de Saint-Dizier
que de Solenzara ou du porte-avions), réelles capacités multirôles (vaste
éventail d’armes, excellence dans les missions air-air comme air-sol). Sur ce
point, la comparaison avec les capacités des Britanniques ne plaide pas en
faveur de ces derniers. Les opérations auraient ainsi mis en évidence l’état
très préoccupant des forces aériennes britanniques, avec un différentiel de 1 à
3 par rapport aux capacités françaises, tant en termes de moyens mobilisables
qu’en termes de capacités à opérer de manière autonome.

Paris devra, cependant, rapidement envisager le renouvellement partiel de sa
flotte d’ avions ravitailleurs, véritable colonne vertébrale
du dispositif aérien français. La principale question pour la France consiste
désormais à déterminer comment capitaliser ce succès dans un contexte d’une
défense européenne qui semble encore un horizon
lointain... 

Source : TTU On Line - Crédit photo: MinDef

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/04/...

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