Commémoration du 8 mai 1945 Communiqué du CLAN-R

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Hommage à ceux qui débarquèrent en Provence

Le 8 mai 2009, le Président de la République s’est rendu dans le Var, à La Nartelle, pour rendre hommage aux libérateurs de la Provence. Nous nous en sommes réjouis. Il était grand temps que soit célébrée, comme il se devait, le 15 août 1944, date du débarquement de Provence, et que soit franchement reconnu le rôle majeur, le rôle capital que ce débarquement a joué dans la libération de la France.

Pourtant dans le discours prononcé ce jour là par le Président de la République, à côté des mots qui ont ému, il y a eu ceux qui ont blessé et il y a eu aussi les omissions qui ont profondément choqué.

Pourquoi donc jamais il n’a été fait une référence explicite à la merveilleuse Armée d’Afrique, cette armée exemplaire où la fraternité était plus grande que partout ailleurs, cette armée qui rassemblait combattants appartenant à la terre d’Afrique depuis des temps immémoriaux (ils étaient 173 000) et combattants appartenant à cette même terre depuis quattre, cinq ou six générations, les « pieds noirs » (ils étaient 168 000). Rien ni personne ne pouvait les séparer ; ils étaient tous Français, ils étaient tous Africains. A eux étaient venus se joindre les glorieux 20 000 Evadés de France et, en janvier 1944, se seront 35 000 Français de Corse qui les rejoindront.

A leur tête ils avaient un Pied Noir, le futur Maréchal Juin, le Libérateur de Rome, qui a fait l’admiration tant des Anglais que des Américains. S’ ils n’avaient pas vaincu en Italie, si au préalable l’Armée d’Afrique n’avait pas remporté contre l’Africakorps, en Afrique du Nord, une victoire décisive, il n’y aurait pas eu de débarquement de Provence.

Si les Spahis, les Tabors et les Tirailleurs Sénégalais (et non les Zouaves, les Goumiers, les chasseurs d’Afrique, le Tirailleurs algériens, marocains et tunisiens, la Légion etc) ont été au moins mentionnés dans le discours présidentiel comme « troupes coloniales », c’est malheureusement pour ajouter qu’ils se sont battus « pour la France comme s’ils se battaient pour leur Mère-Patrie », eux, ces soldats qui se sont battus avec tant de courage et tant d’ardeur justement parce qu’à l’époque la France était leur Mère-Patrie !

En ce 8 mai, une fois encore, nous n’étions pas dans le juste hommage mais dans la repentance ! En séparant les frères d’armes, en oubliant l’Armée d’Afrique constituée de combattants de toutes confessions, ce n’étaient ni nos pères, ni nos grands pères qui étaient honorés.

Si l’on songe que le débarquement de Normandie n’a pas réuni plus de
1 000 combattants métropolitains, on mesure mieux le sacrifice particulier consenti par cette Armée d’Afrique constituée de quelque 400 000 hommes. On mesure aussi, la proportion d’hommages qu’elle mériterait. Mais les mots ne peuvent venir...

Dans ce même esprit de repentance, deux jours plus tard, le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants a eu, à propos des Harkis, des mots totalement inacceptables qui amènent à se demander s’il ne cherche pas à se faire réélire à Batna plutôt qu’à Mulhouse...

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