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proposé par Christian René Pacaud

Nostalgériques

Annoncée le 26 mai 2008, à l’occasion d’un débat organisé par la Ligue des droits de l’Homme à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris, l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA) a tenu son assemblée générale constitutive le samedi 8 novembre 2008, à Vitrolles (Bouches du Rhône).

L’assemblée a élu son président : Jacques Pradel.

L’une des premières décisions de l’ANPNPA a été de signer, avec d’autres associations, une lettre adressée le 12 novembre 2008 à Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers, lui demandant de faire retirer du cimetière neuf de Béziers la plaque reproduisant les noms et photos de quatre membres de l’OAS avec l’intitulé « fusillés pour avoir défendu l’Algérie française ».

Communiqué de l’ANPNPA

L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis, réunie à Vitrolles (Bouches du Rhône), a été créée officiellement samedi 8 novembre 2008.

L’ANPNPA en appelle à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les associations prétendant représenter l’ensemble des Pieds Noirs à travers des prises de position rétrogrades cherchant à réhabiliter un passé colonial et une conception de l’histoire révolus et qui relaient en France aujourd’hui des idées de racisme et d’exclusion développées par l’extrême droite.

Nos engagements anticolonialistes passés et actuels témoignent de notre attachement toujours très fort à l’Algérie qui reste d’une certaine manière « notre pays », nous avons un rôle à jouer dans la construction d’une amitié sincère entre les peuples français et algériens.
C’est pourquoi nous entendons militer pour un renforcement des relations humaines entre les citoyens des deux pays et en France entre français de souche et français d’origine algérienne.

Cette volonté nous oblige à dénoncer les manœuvres de toutes natures des nostalgiques du passé et en revanche à soutenir ou à proposer des initiatives susceptibles de contribuer à cette réconciliation durable des deux peuples et à l’instauration d’une coopération exemplaire entre l’Algérie et la France.

Vitrolles, le 8 novembre 2008

Contact de presse : Modeste Alcaraz 06 33 67 19 15

anpnpa@orange.fr

Naissance d’une association des « pieds-noirs progressistes »

par S. Raouf, Le Quotidien d’Oran, 5 juin 2008

Les initiateurs de la loi du 23 février 2005 ont dû imaginer une somme d’effets sauf celui-ci : susciter un sentiment pied-noir à contre-courant de la « nostalgérie ». Trois ans après avoir soufflé - par calcul électoral - sur les feux mal éteints de la guerre d’Algérie, les élus de l’UMP subissent un effet boomerang.
Des Français et des Franco-Algériens se sont donné la main pour jeter les bases d’une « Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis ». Une sorte de parade aux « velléités des nostalgiques de l’Algérie française » et du colonialisme.
Charge symbolique forte, l’association a annoncé sa venue au monde voici quelques jours à l’hôtel de ville de Paris en présence d’historiens de la séquence coloniale (Harbi, Stora, Manceron). A l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ces derniers étaient venus débattre de l’imaginaire des pieds-noirs.
Une première depuis le dénouement du conflit, l’association vient rompre la logique qui a présidé jusque-là à l’organisation associative de la communauté des « rapatriés d’Algérie ». Au risque de susciter l’ire des « nostalgériques » et de se les mettre à dos, l’« Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis » entend peser dans le débat miné sur la page algérienne.
« Face à la persistance de la falsification, de la haine, de la violence visant à instrumentaliser les mémoires », l’association estime urgent « de combler un vide qui permet à des associations de pieds-noirs nostalgiques ou, plus gravement, proches de l’extrême droite de parler, d’agir, de “témoigner” au nom de tous les Français d’Afrique du Nord ». [...]

S. Raouf

Biographie MOHAMED HARBI

Il est né à El Harrouch (wilaya de Skikda) en 1933 dans l’Algérie coloniale. Durant la guerre d’Algérie, il exerce d’importantes responsabilités au sein du FLN, et a notamment participé aux premières négociations des accords d’Évian. Conseiller de Ahmed Ben Bella, il est emprisonné en 1965 après le coup d’État de Houari Boumédiène jusqu’en 1968. En 1971, il est mis en résidence surveillé et interdit de séjour dans les grandes villes. Il s’évade et rejoint la France en 1973.
Il devient ensuite professeur et enseigne la sociologie à l’université Paris VIII (1975-1978), puis à Paris V (1976-1980) et Paris VII (1985-1989), et est actuellement Maître de conférences à l’université de Paris VIII. Mohammed Harbi est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur l’histoire de la « révolution algérienne ». Il ne rentrera en Algérie qu’en 19911

Biographie Benjamin STORA

Docteur en histoire et sociologie, il enseigne l’histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique) et co-dirige l’Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-St Denis depuis 1990. Il est actuellement professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales (civilisation du Maghreb).

Il s’est intéressé, notamment, à Messali Hadj, aux luttes entre indépendantistes algériens (Front de libération nationale contre Mouvement National Algérien), à l’histoire des Juifs d’Algérie, et à la mémoire de la guerre d’Algérie.
Militant trotskyste en mai 68, il est membre de l’Organisation communiste internationaliste jusqu’en 1986 (Lambert est exclu de la CGT comme « hitléro-trotskyste ». Ce vocable sera employé durant plusieurs années par le PCF envers les trotskystes[réf. nécessaire]. Il signe en 2007 l’appel des intellectuels appelant à voter pour Ségolène Royal1,2.

Gilles Manceron, historien, spécialiste du colonialisme français, est le rédacteur en chef de la revue de la Ligue des Droits de l’Homme, Hommes et Libertés.

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