Les Paradoxes de Nicolas SARKOZY

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 50%

Notre bon Roy Henry sentait l’ail. Louis XV le Bien-Aimé est mort de la petite vérole. Napoléon a mis l’Europe entière à feu et à sang… Je me pose tout de même cette petite question : aucun de ces trois grands mal élevés n’aurait-il donc jamais fait de bien à la France, à aucun moment de sa vie, ne serait-ce qu’entre les deux mamelles de Sully, la prodigieuse expansion économique du gouvernement Colbert ou l’édification du premier Code Civil français ?

Le Président Sarkozy, c’est vrai, s’exprime souvent en langage peu châtié. Il se tient mal à table, et téléphone pendant les audiences du Vatican… Il ne résiste pas femmes, aux fêtes ni aux puissances d’argent… Ne reste-t-il pas cependant le seul homme politique de gauche ou de droite qui ait osé remettre en cause depuis le début des années quatre-vingts le gros boulet des 35 heures, le monopole gaullo-bolchévique de la représentativité syndicale, l’impasse vertigineuse des retraites, les méfaits culturels et sociaux de l’immigration clandestine et le naufrage (ou le saccage) de la Sécu ? N’est-il pas notre seul Président de la République qui ne rate pas une occasion de s’accrocher publiquement comme un désespéré (des catholiques de France) aux racines chrétiennes de notre beau pays, vomies par tous ses prédécesseurs immédiats ?

N’est-il pas aussi le seul chef d’ État français à avoir ouvert l’année dernière – contre ses intérêts électoraux – un grand débat sur les fondements de l’identité nationale, qui nous tiennent tant à cœur ? et puis un autre encore aujourd’hui, beaucoup plus périlleux pour les présidentielles, un débat que nous réclamons à corps et à cri depuis près de trois ans : le débat sur l’Islam et la laïcité ?

Oui, mais – murmurez-vous peut-être, sans songer une seconde à vos propres référents politiques – proclamés ou enfouis : Sarkozy ne va pas à la messe (comme Maurras) ; il a accepté un divorce (comme le Maréchal Pétain) ; il a ne lutte pas contre l’avortement (comme Marine Le Pen)…

Oui, mais – ajouterai-je pour ma part – en politique internationale, jamais la France ne s’était couverte à ce point de ridicule, dans des délais aussi brefs, en front office brutal du Chef des Armées Françaises devant les caméras du monde, ou par jolies Saintes Femmes inconditionnelles alternées :

· « Haro sur les suppôts du Mexique chrétien ! »
· « Sauvons sans plus attendre le dictateur Ben Ali ! » (Déclaration de M. Alliot-Marie, 5-27 février 2001)

· « Pulvérisons ce soir l’armée du Colonel Kadhafi ! » (Coup-de-sang de M. Nicolas Sarkozy, 10 mars 2011)

Ce à quoi il convient d’ajouter le fameux leitmotiv suicidaire dit de la “Botte Chirac”, relevé avec art par M. Christian Vanneste comme la machine à perdre de sa propre majorité : « Pas d’alliance avec le Diable, ni même avec la fille du Démon ! » (Campagne nationale de Mme Kosciusko-Morizet, depuis le 11 mars 2011)

C’est ce que j’appellerais sans façons pour ma part le “Paradoxe du Barbier”, mais qu’on nommera peut-être un jour dans nos livres d’histoire le Paradoxe de Sarkozy : "Je rase tous les hommes du village qui ne se rasent pas eux-mêmes, et seulement ceux-là." – Traduisez : “J’étudie et je traite tous les très gros problèmes que mes prédécesseurs de droite ou de gauche ont laissé à la France, mais seulement ceux-là !”

Hugues Kéraly


Voir en ligne : http://sedcontra.fr

Navigation