DSK est de retour... Moi aussi.

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Hé oui, c’est la rentrée ! Et quelle rentrée ! On ne sait plus où donner du clavier : le retour triomphal de DSK, les primaires socialistes, la faillite des pays du « club med », la chute des bourses (pas celle de DSK, heureusement pour lui), les nouvelles taxes pour limiter le déficit public, l’équipe de France de basket, l’OM qui n’a pas gagné un seul match depuis le début du championnat, la « libération » de la Libye grâce à nous « cocoricooooooo », l’interdiction de la prière dans les rues du 18è arrondissement de Paris, ça en fait, des sujets de conversation, à la machine à café ou à la pause cigarette, dehors, comme des pestiférés.

Alors, c’est sûr, tout ça, on va en parler toute l’année, mais pour cette semaine, et pour que vous ayez bien l’affaire DSK en tête avant de vous installer dimanche soir devant le journal de 20 heures de TF1, je me suis dit que ça valait la peine de vous rappeler quelques vérités plutôt embarrassantes pour le meilleur économiste du monde – du moins c’est ce dont ses « communicants » nous ont persuadés, à force de nous le rabâcher.

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La première, c’est que en dépit de ce qu’avance Jack Lang, son voisin place des Vosges, pourtant professeur de Droit, il ne manque pas d’air, le camarade socialiste, le procureur Vance n’a pas demandé la relaxe de DSK parce qu’il était convaincu de son innocence, il semblerait bien que ce soit tout le contraire, mais parce que la plaignante, Nafissatou Diallo, avait tellement menti sur des éléments périphériques à l’affaire (j’insiste sur périphériques - en ce qui concerne ses allégations de « viol » dans la chambre, non seulement elle n’a jamais varié, mais on a retrouvé des indices qui donneraient plutôt du poids à ses accusations) que les avocats de la défense allaient la carboniser s’il allait au procès. Or, je vous le rappelle, mais vous le savez tous, aux Etats-Unis, le procureur est élu, et une affaire perdue, c’est très mal vu par ces cochons de payants d’électeurs.

La seconde, c’est que si les avocats de DSK et DSK lui-même n’ont jamais pu être pris en flagrant délit de mensonge, c’est surtout parce que la procédure américaine étant ce qu’elle est, le défendeur a parfaitement le droit de refuser de s’expliquer, sans que ce refus puisse être retenu contre lui. Il suffisait donc de démolir la réputation de l’accusatrice, ce qui a été fait, et plutôt bien fait.

La troisième, c’est que, n’en déplaise aux tenants de la présomption d’innocence, le procureur américain a pu prouver, et les avocats de DSK l’ont admis, qu’il y avait bien eu pour le moins un rapport sexuel « précipité » (7 minutes, pipe comprise). Le doute porte uniquement sur le consentement. A ce sujet, relisez ma tribune du 3 juillet « si DSK est innocent, c’est que les vessies se sont transformées en lanternes », et ajoutez-y qu’à l’époque, tout le monde échafaudait ses théories sur l’idée que la Diallo était super-canon. Hé bien même pas. Elle est plutôt moche, ce qui rend l’hypothèse du rapport proposé par une péripatéticienne irrésistible encore plus invraisemblable. Quand au complot mondial, ceux qui l’ont cru ont l’air fin, maintenant.

La quatrième, et qui ne concerne plus l’affaire américaine, c’est que DSK, après avoir nié toute tentative de séduction envers Tristane Banon, son accusatrice française, a semble-t-il finalement admis lors de son interrogatoire par la police française qu’il avait essayé de l’embrasser, persuadé qu’il était qu’elle était moite de désir pour lui, et que devant la dérobade de la demoiselle mythomane, il n’avait pas insisté… Tiens, tiens…La petite Tristane, tout en étant une fieffée menteuse, comme Naffissatou, n’aurait donc pas complètement affabulé.

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En voilà, des poils à gratter pour l’intervieweuse de DSK… Sauf que, si vous pensez apprendre enfin dimanche la vérité de DSK sur la suite 2806, vous risquez d’être terriblement déçus. DSK ne révèlera rien, sinon ce que ses communicants ont préparé pour lui : la main sur le cœur, les yeux au plus profond de la caméra, il admettra que les plus coincés d’entre nous puissent avoir trouvé choquante sa relation ancillaire, qu’il s’en excuse et qu’il fera attention à sélectionner ses prochaines partenaires sexuelles parmi des personnes de son standing, comme par exemple Piroska Nagy, l’économiste du FMI... Et Claire Chazal, en journaliste particulièrement pugnace, mais surtout amie d’Anne Sinclair, passera à autre chose, après avoir feint d’insister. Et tout le beau monde sera content. Et nous serons encore une fois les dindons.

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