Armement : Le système Félin, le nouvel équipement des grenadiers voltigeurs

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L’armée de
Terre
a présenté au 1er régiment d’infanterie de Sarrebourg (Moselle)
le nouvel équipement de ses fantassins, le système Félin
(Fantassin à équipement et liaisons intégrés). Il ne s’agit pas d’un programme
de science-fiction, mais plutôt d’une adaptation jusqu’au niveau basique du
"grenadier voltigeur" de technologies éprouvées, faisant parfois appel à des
technologies civiles. L’ensemble de ces équipements permet de renforcer sa
protection individuelle et sa capacité de combat de jour et de nuit.

Intégré au sein d’un réseau informatisé remontant jusqu’au niveau
régimentaire, le combattant dispose désormais d’écrans lui permettant de
connaître sa position personnelle, celle de ses camarades et de communiquer
avec eux à l’aide d’ostéo-micros et
d’ostéo-écouteurs
en contact avec l’épiderme et connectés au
système osseux.

Détail qui en dit long sur les études ayant conduit à la mise au point de
cet équipement : les commandes du poste radio et du terminal informatique du
combattant sont intégrées à la poignée avant du fusil Famas.
Celui-ci a été modifié pour accueillir un ensemble de commandes ambidextres
permettant de viser tout en utilisant sa radio, de régler le tir "déporté"
(l’image de la lunette de visée est présentée sur un écran permettant de tenir
le fusil à distance), de changer la focale de la lunette et de la faire passer
à son gré en mode infrarouge ou "intensification de lumière".
Ces modifications accroîtraient les performances du Famas de 70 % de jour, et
de 160 % de nuit, selon la Direction générale de l’armement.

La baïonnette du Famas ne sert plus seulement à suriner les
sentinelles. "Rosalie" est devenue bonne à tout faire : elle sert de cisaille à
barbelés, de coupe-câbles, de levier de charge, etc. Le système Félin intègre
des équipements collectifs, dont celui des véhicules, les systèmes de visée et
de transmission pour armes collectives, les terminaux d’information tactique
pour les chefs de groupe et les chefs de section. Ceux-ci peuvent ainsi
connaître, alors qu’ils ont débarqué du véhicule, la position de tous leurs
subordonnés qui sont en mesure de leur envoyer photos et vidéos, et auxquels
ils peuvent attribuer des secteurs d’observation et des cibles. Tous ces
équipements sont installés dans un "gilet électronique", qui vient au-dessus du
gilet de protection modulaire.

Dans ce nouvel équipement, tout a été étudié durant des années (la
notification du contrat à Sagem remonte à mars 2004) pour
simplifier, faciliter et rendre l’emploi des équipements le plus ergonomique
possible. Les jumelles de dernière génération JIM LR2 sont compatibles avec
l’ensemble des équipements Félin et viennent d’être commandées à 1 175
exemplaires par l’armée française.

La firme Sagem facturerait 23 000 euros par fantassin, mais
le programme dans son ensemble (études, industrialisation, fabrication et
maintenance initiale) s’élèverait à environ un milliard d’euros. Chaque
fantassin reçoit 90 articles différents, de la lunette de tir au treillis
nouveau modèle, avec de gros boutons, en passant par la radio individuelle et
les chaussures de marche.

À ce stade, l’armée française a commandé 22 588 exemplaires du Félin, qui
équipe aujourd’hui le 1er régiment d’infanterie. Le 13e bataillon de
chasseurs alpins (Chambéry-Savoie) a terminé la perception des
matériels. Ils seront suivis par le 16e bataillon de chasseurs
(Bitche-Moselle), le 92e régiment d’infanterie (Clermont-Ferrand-Puy-de-Dôme)
et le 35e régiment d’infanterie (Belfort-Territoire-de-Belfort). En principe,
quatre nouveaux régiments d’infanterie suivront chaque année jusqu’en 2015.
Théoriquement, le système Félin sera utilisé pour la première fois en
opérations de combat par le 1er RI, qui doit rejoindre l’Afghanistan à la fin
de l’année 2011. 

Source : Jean Guisnel - Le Point.fr

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/07/...

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