Requiem pour Sarko, ou Hollande m’a tuer La vérité sur le Président battu

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Comme prévu, Sarkozy a perdu… plus qu’Hollande n’a gagné, d’ailleurs. Pourtant, c’est Hollande qui va présider à nos destinées pendant cinq ans, voire peut-être dix, tant la Gauche, avec tous les pouvoirs, saura nous manipuler pour qu’on prenne les vessies qu’elle va nous faire avaler pour des lanternes.

Alors, puisque les jeux sont faits, et que rien ne va plus, vous ne me traiterez peut-être plus de crypto-sarkoziste si je me permets de rétablir quelques vérités sur le sortant que les Français ont tant aimé détester.

Et, pour commencer par le commencement, je voudrais revenir sur la fameuse phrase « casse-toi, pauvre con », qui a au moins autant contribué à « tuer » Sarkozy que sa fameuse nuit au Fouquet’s - dont il est tout de même bon de rappeler que Mitterrand y avait sa table réservée. Hé bien, me croiriez-vous un brin dérangé, Sarkozy n’a jamais prononcé la phrase « casse-toi, pauvre con » qu’on lui a si complaisamment attribuée ! Si vous écoutez attentivement son propos, il a très exactement dit : « casse-toi, alors, pauvre con ». Vous me rétorquerez que je chipote, que ces deux phrases sont « presque » identiques. Leur sens est pourtant très exactement aux antipodes.
« Casse-toi, pauvre con », c’est l’arrogance et la suffisance d’un sale type, en position dominante, intimant à un pauvre bougre qui ne lui a rien fait de dégager vite fait de sa vue, sous peine de se faire bastonner par ses nervis.
Mais « casse-toi, alors, pauvre con », c’est la réaction d’un individu normal, c’est-à-dire un quidam comme vous et moi, qui, agressé sans raison par un malappris, réagit dans un langage certes fleuri, mais au moins spontané et signifiant.
Que les médias aient tous repris cette phrase en omettant soigneusement le « alors », et que cette phrase tronquée ait été assénée pendant cinq ans pour condamner Sarkozy en dit long sur la « valeur morale » de la Gauche qui nous arrive au pouvoir…

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Autre turpitude reprochée en boucle à Sarko : pendant cinq ans, il a passé le plus clair de son temps à diviser les Français… Comme si les Français n’étaient pas divisés avant lui, comme s’il n’y avait pas d’un côté les assistés, et de l’autre les travailleurs, comme s’il n’y avait pas d’un côté les protégés, et de l’autre les précaires, comme s’il n’y avait pas d’un côté les tricheurs et les profiteurs, et de l’autre les payeurs, comme s’il n’y avait pas d’un côté les intégrés, et de l’autre les désintégrateurs, comme s’il n’y avait pas d’un côté les grévistes, et de l’autre les usagers qui restent sur les quais, comme s’il n’y avait pas d’un côté les juges, et de l’autre les policiers, bref comme s’il n’y avait pas d’un côté la Gauche, et de l’autre la Droite... Oui, mais voilà, Sarkozy l’a dit. Et c’est celui qui dit qui y est !

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Et il y a aussi la violence de Sarkozy et de la Droite. Parce que Sarkozy et ses amis ne se sont pas contentés de diviser, ils ont aussi violenté… Il n’y a d’ailleurs pour s’en convaincre qu’à observer n’importe quel débat entre un Gauche et un Droite. Qui interrompt l’autre à tout bout de champ, tout en reprochant à l’autre de ne pas le laisser parler dès qu’il essaie d’en faire autant ? Qui ricane quand l’autre avance un argument, tout en jouant les vierges outragées si l’autre a le malheur d’esquisser un sourire quand il profère une énormité ? Et surtout, qui insulte l’autre pour lui reprocher aussitôt, en poussant des cris d’orfraie, la violence de ses propos, dès que l’autre fait mine d’ouvrir la bouche ?

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Et que dire de la France qui n’en peut plus de Sarkozy en votant quand même à 48,38% pour lui, et qui plébiscite Hollande à… 51,62% des suffrages exprimés, ce qui, en tenant compte des blancs et nuls, fait que moins de la moitié des électeurs qui se sont dérangés ont voté pour le capitaine de pédalo ? Pour un président élu qui, tout en tapant avec une hypocrisie rare sur sa droite, prétend rassembler tous les Français, il n’y a pas de quoi pavoiser, surtout avec des drapeaux algériens ou palestiniens, comme on en a vu flotter dimanche soir à la Bastille. Quand on sait que nombre d’électeurs de Hollande ont en fait voté pour « dégager » Sarkozy, on ne peut qu’en conclure que des vrais supporters, il n’en a pas beaucoup, Fraise des Bois, même chez ses amis les plus chauds (non, je ne pense pas spécialement à DSK)…

Tenez, si j’étais de droite (hi hi hi !), savez-vous ce que je ferais ? Hé bien je n’attendrais pas une seconde pour leur rendre la monnaie de leur pièce, et les intérêts, aux socialistes. Et pour commencer, je contesterais tous les jours, du matin au soir, la légitimité du « président des riches de gauche ». Après-tout, en 2007, Sarkozy avait été nettement mieux élu qu’Hollande aujourd’hui (plus de 53% des votes, 86% de participation, et seulement 3% de blancs et nuls), et cela n’a pas gêné les socialistes pour le traiter jusqu’à plus soif d’usurpateur.

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Voilà. Je vais m’en tenir là pour aujourd’hui… Sinon, j’ai bien aimé le discours de Sarkozy à la Mutualité. C’était sobre, présidentiel. Si seulement il avait un peu moins roulé les mécaniques pendant son quinquennat. Si seulement, pendant ses cinq ans de présidence, il avait mis en pratique les mesures qu’il nous a fait miroiter pendant ses derniers jours de campagne ! Mais ce qui est fait est fait. Si Sarko a perdu, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Nous l’avons élu en 2007 pour qu’il redonne aux Français le goût de leur pays, pas pour qu’il se couche devant les anathèmes de Boboland. Et en 2012, il a eu sa chance : il n’avait qu’à agir avec le FN comme Hollande ne s’est pas gêné pour le faire avec le Front de Gauche.

Et puis, après tout, pourquoi aurions-nous dû réélire un Président de Droite assez stupide pour se faire battre dans un pays où la Droite est largement majoritaire ?

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