La mort d’Agnès et Laetitia, une statistique ? Plus jamais ça ! Tu parles !

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« Plus jamais ça » ! Vous vous souvenez, c’était il y a moins d’un an, Lætitia, assassinée et découpée en morceaux par un détraqué multi-récidiviste tout juste sorti de prison ? Pour Agnès, la petite collégienne du collège-lycée privé de Chambon-sur-Lignon, violée, assassinée, et brûlée par un ado de 17 ans, c’est l’histoire qui bégaie, avec les mêmes carences, les mêmes excuses, les mêmes promesses, et le même cynisme aussi.

« Plus jamais ça » ! Tu parles ! Des détraqués, des violeurs, des assassins « en série », il y en a depuis que le monde est monde, et il y en aura aussi longtemps que les êtres humains n’auront pas réussi à s’exterminer (peut-être plus pour longtemps, si on en croit nos ayatollahs écolos, ce sera au moins la bonne nouvelle de la fin de l’Homme)… Et contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, sans doute pour nous rassurer, il n’y a pas de solution préventive. On ne peut pas mettre un garde du corps derrière chaque enfant, chaque adolescent, chaque femme nubile et, pour certains, derrière chaque grand-mère.

Pas question non plus d’attendre un miracle de la Science : la psychiatrie a encore une fois démontré que si elle savait soigner, elle ne savait pas si elle guérissait. On ne peut donc pas, et on ne pourra sans doute jamais prédire quel assassin ou quel violeur recommencera si on le remet en liberté. Ce que l’on sait, à posteriori, grâce aux statistiques (ah, les statistiques, c’est tellement pratique, et pour donner bonne conscience aux responsables d’une libération anticipée qui tourne mal, on n’a pas trouvé mieux !), c’est que la récidive ne touche que deux à trois primo délinquants sexuels sur cent.

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Et voilà le fond de l’affaire : avant, il n’y avait pas de statistique sur la récidive, d’ailleurs on n’en avait pas besoin, parce qu’on réglait très simplement la question : le violeur assassin était pendu, guillotiné, ou, au mieux pour lui, envoyé à Cayenne. C’était définitif, impitoyable, inhumain peut-être, mais au moins, il ne représentait plus de risque pour ses contemporains, et, même si ce n’est pas joli joli de l’écrire, voire de le penser, les victimes étaient vengées.

Aujourd’hui, grâce aux statistiques et à notre nouvel humanisme, l’idée même de maintenir en prison ou ne serait-ce que sous contrôle judiciaire cent délinquants sexuels quand on sait que seulement trois récidiveront est devenue insoutenable pour nos petits cœurs d’artichauts ! Et "le résultat, pour reprendre la tribune que j’écrivais le 8 février, "Laetitia est morte", est qu’au fil du temps notre système judiciaire, qui est essentiellement préoccupé par la réinsertion des délinquants de tout poil dans la Société, s’est mis à considérer qu’il était plus "rentable" de prendre le risque de la mort de plusieurs innocents, plutôt que de garder en prison des criminels sexuels, dont on ne peut jamais être certain qu’ils n’ont pas été guéris pendant leur séjour à l’ombre (sic !). Trois récidives pour cent violeurs, contre une poignée de victimes, du point de vue de nos "droit de l’hommistes patentés, il n’y a pas à hésiter... du moins tant que ce n’est pas un de leurs enfants qui se fait violer et assassiner, cela va sans dire...

Ajoutez à cette tambouille la suppression de la relégation (en cas de récidive), de la peine de mort (un immense pas en avant pour l’humanité), la disparition de fait de la condamnation à perpétuité, et la généralisation des réductions automatiques de peine, et vous conviendrez avec moi qu’aujourd’hui, un criminel qui refuse de se réinsérer dans une Société qui lui voue tant de sollicitude se montre vraiment bien ingrat.

En attendant, pour Lætitia et Agnès, la Société n’a proposé que des larmes et l’image insoutenable de leur souffrance et de leur mort, au nom de la statistique… Est-ce que le mot « punir » a encore un sens aujourd’hui ? Ne leur doit-on pas au moins que leurs bourreaux soient définitivement empêchés de récidiver ?

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