France : Les réfugiés kurdes affrontent les forces de l’ordre en région parisienne

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L’opération policière qui a eu
lieu, samedi 4 juin 2011 à Arnouville et à Evry, en région
parisienne, visait des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK)
en France, dont trois ont été interpellés, selon le ministère de
l’intérieur.

Au total, cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre "d’une enquête
diligentée depuis plusieurs mois par la sous-direction antiterroriste
(SDAT)
sur instruction du parquet antiterroriste de Paris", a-t-on
précisé. A l’origine de la procédure figurent "des plaintes pour extorsion de
fonds qui devaient servir au financement d’activités terroristes menées par le
PKK".

FINANCEMENT D’ACTIVITES TERRORISTES DU PKK

Les interpellations des trois individus, qualifiés de "cadres importants" du
PKK par le gouvernement français, ont provoqué des heurts importants avec la
police, samedi et dimanche. A Evry, où deux personnes ont été arrêtées samedi,
plus de 350 personnes ont manifesté dimanche selon la police. Une centaine
d’entre elles ont chargé les forces de l’ordre dans le quartier des Pyramides,
déjà théâtre, la veille, d’affrontements.

A Arnouville, ils étaient plus de 1 500 à défiler, dimanche, derrière une
banderole où on pouvait lire "Non à la répression contre les Kurdes de France".
Le député-maire (PS) de Sarcelles François Pupponi, et le maire (PS) de
Villiers-le-Bel, Didier Vaillant, qui ont participé à la marche, ont appelé au
calme. Un hélicoptère de la police a survolé le secteur pendant toute la durée
de la marche.

INTERPELLATION DANS UNE MAISON CULTURELLE

La Maison culturelle kurde d’Arnouville a été investie par les forces de
police, samedi. Le président de ce centre culturel, Maxime Tosun, présent lors
de l’interpellation, affirme que "les policiers sont entrés" et "nous ont
demandé de nous mettre par terre. Il y a avait des femmes et des enfants. Une
femme a reçu un coup de matraque". Onze personnes issues de la
communauté kurde ont été légèrement blessées et conduites à
l’hôpital de Gonesse (Val-d’Oise), selon le maire (PS) de cette ville voisine,
Jean-Pierre Blazy.

Selon le porte-parole du ministère de l’intérieur, "ce n’est pas
l’interpellation directe qui a créé des tensions mais l’opposition de certains
participants qui voulaient empêcher par tous les moyens les arrestations".
Selon le PCF et le président de la Maison culturelle kurde
d’Arnouville, l’homme interpellé dans cette ville est Nedim Seven, membre actif
du PKK, considéré comme un groupe "terroriste" par de nombreux pays. Nedim
Seven "s’est déjà vu refuser l’autorisation d’entrer à l’Assemblée nationale
lundi dernier pour participer à un colloque", a ajouté le PCF.

Le maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy s’est inquiété de la méthode utilisée
par les forces de l’ordre. "Je ne conteste aucunement le bien fondé et la
nécessité de cette opération mais je m’interroge sur la façon dont elle a été
menée. Elle a, semble-t-il, été mal maîtrisée et a donné lieu à des
débordements inacceptables sur la voie publique", a-t-il souligné.

Le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral en août 2010. Il a menacé en
mars d’y mettre fin, déplorant l’échec du gouvernement à dialoguer avec les
Kurdes, alors que doivent avoir lieu le 12 juin des élections législatives. Le
conflit kurde en Turquie a fait plus de 45 000 morts depuis le début de
l’insurrection du PKK, en 1984, selon l’armée.

Source : Le Monde.fr

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/06/...

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